La qualité du reporting, un atout majeur pour sélectionner les gérants

Comment répondre au niveau croissant d'exigence des investisseurs institutionnels en matière de reporting quand il faut maîtriser, voire diminuer, ses charges d'exploitation ? Tel est, depuis quelque temps, le dilemme que doivent résoudre les sociétés de gestion. De fait, les rapports de gestion délivrés par les asset managers ont pris ces dernières années une importance considérable auprès des investisseurs institutionnels : selon une enquête réalisée par Invesco, l'AFG, Euronext et l'AF21, le reporting arrive désormais en cinquième position sur vingt des critères retenus par les "zinzins" pour sélectionner les gérants.Rythme mensuel. Si bien qu'il est devenu un outil marketing fondamental pour les sociétés de gestion. "Le reporting constitue un instrument de communication privilégié avec les investisseurs", confirme Jean-François Hirschel, responsable marketing chez SG Asset Management. En plus des performances, les sociétés de gestion doivent donc fournir aux investisseurs nombre d'indicateurs de risque, mais également l'attribution de performance, le tout comparé au benchmark, et cela sur un rythme mensuel. Répondre à de telles exigences représente cependant un coût non négligeable pour les sociétés de gestion, en particulier pour les plus grandes qui doivent fournir plusieurs milliers de reportings par an, dans différentes langues.Chez AGF Asset Management, les reportings mobilisent ainsi pas moins de 15 personnes sur un effectif total de 220. Aussi ont-elles cherché comme AGF, AM, Axa IM, Sgam, ou plus récemment Ixis Asset Management, à industrialiser cette activité en développant des outils informatiques capables de collecter de façon automatique et sécurisée toutes les données chiffrées des portefeuilles, et de fournir, à l'aide de calculs spécifiques, tous les indicateurs souhaités dans les meilleurs délais.A l'instar de BNP Paribas Asset Management, ou de Natexis Asset Management, quelques-unes ont même choisi d'externaliser cette fonction. "Notre équipe reporting, constituée de dix personnes, va ainsi rejoindre la filiale du groupe Banques Populaires, Natexis Investor Servicing", indique Philippe Couvrecelle chez Natexis AM.Proximité. Mais cette industrialisation a des limites : elle ne peut répondre totalement au sur-mesure ni à la proximité que souhaitent de plus en plus les institutionnels. "Parfois, certains investisseurs nous demandent des détails sur les coûts de transaction ou encore sur la façon dont la société de gestion a pu ou non exercer ses droits de vote", précise Jean Pitois, chez Axa IM. Par conséquent, cette industrialisation ne concerne généralement pas plus de 80 % du reporting, le restant devant permettre de répondre aux demandes spécifiques des investisseurs. Une faiblesse que n'hésitent pas à exploiter de plus petits acteurs comme Systeia, société de gestion spécialisée dans la gestion alternative, ou encore la Française des Placements, au style de gestion bien spécifique."Nous n'hésitons pas à fournir mensuellement, pour chacun de nos fonds, une analyse très détaillée d'une page sur notre vision du marché et sur nos décisions d'investissement quand les grandes maisons n'écrivent généralement que cinq à dix lignes de commentaires", indique Jean-Philippe Besse, à la Française des Placements. Une attitude qui semble avoir porté ses fruits, puisque, selon le dernier classement établi par le consultant Amadeix auprès d'une soixantaine d'institutionnels, la société de gestion figure dans le quinté de tête des meilleurs reportings après ADI, Sgam, Caam et devant CPR AM.Natacha Andermah
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