Ottawa veut attirer 300.000 migrants par an à partir de 2010

En 2010, le Canada espère attirer chaque année 300.000 nouveaux résidents permanents, contre près de 250.000 actuellement. Un défi pour les autorités fédérales qui savent que leur pays est en compétition avec d'autres pompes à immigration telles que les États-Unis ou l'Australie. "Le Canada a besoin des talents des immigrants et du dynamisme qu'ils insufflent au pays", note ainsi le rapport officiel sur l'immigration en 2005 qui avertit : "Le Canada doit se préparer à concurrencer les autres pays dans un monde en mutation où il est devenu plus difficile de demeurer compétitif." Cela d'autant plus que le gouvernement fédéral s'attend à un "ralentissement de la croissance de sa population active et à des pénuries de main-d'oeuvre dans certains secteurs et régions".Pour l'heure, l'attrait est évident. De l'Asie au Maghreb, le Canada est vu comme une terre bien plus accueillante que l'Europe. Pour autant, les défis demeurent nombreux. Ottawa reconnaît ainsi la nécessité d'améliorer l'efficacité de sa sélection de migrants. Basé sur les points où la connaissance des langues anglaise et française, l'expérience professionnelle et le niveau d'études ont un poids plus important que d'autres critères comme l'âge, le système de sélection est engorgé, et les demandes prennent désormais plus de deux ans à être traitées - parfois plus.Dossiers en souffrance. À la fin de 2004, près de 700.000 dossiers étaient en souffrance, mais il n'est pas question pour le gouvernement actuel - et il n'y a pas de raison pour que les conservateurs ne fassent pas de même - d'augmenter le nombre de fonctionnaires en charge de la sélection. La mise en place d'un système électronique unifié est censée régler le problème à moyen terme.Mais les délais pris pour admettre un migrant économique n'est pas l'unique défi pour le Canada. Au moment où les banlieues françaises flambaient, les élites canadiennes se sont interrogées sur les risques d'une telle explosion dans leur pays. "Le Canada est plus intéressé par les enfants des migrants que leurs parents", a été le constat d'un expert à propos des difficultés pour les nouveaux arrivants à s'insérer dans le marché du travail. Faire reconnaître son diplôme n'est pas toujours chose aisée, même si l'on vient de France. Et, par la suite, les salaires restent inférieurs aux moyennes nationales. Néanmoins, un chiffre à lui seul démontre la réussite du modèle canadien d'immigration : 80 % des résidents permanents deviennent à terme des citoyens canadiens.Akram Belkaïd
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