Porte de sortie des contrats en euros

La mesure permettant de transformer un vieux contrat d'assurance-vie en euros en un "multisupport" tombe à point nommé. Alors que ces fonds en euros investissent essentiellement en obligations, ils sont touchés de plein fouet par la baisse des taux. Avec des obligations d'Etat à dix ans à moins de 3,2 % et des emprunts privés à peine plus rémunérateurs, les assureurs engrangent des stocks de "papier" dégageant de très faibles rendements. La présence dans les actifs d'obligations anciennes à taux plus élevé freine ce mouvement. Mais la forte collecte enregistrée sur les supports garantis (80 % de l'épargne investie en assurance-vie !) est telle que le poids du passé devient de plus en plus léger... Même les fameuses réserves des assureurs ne devraient pas changer la donne : elles sont en forte diminution avec 1 à 2 % de rendement mis de côté en moyenne.Résultat : alors que les fonds en euros ont rapporté de 4,4 % l'an dernier en moyenne (avec des extrêmes allant de 3,8 à 5,1 %), les professionnels s'attendent à une baisse allant de 30 à plus de 50 centimes cette année. Les rendements 2005 devraient donc se situer à 4 % au mieux, puis continuer à diminuer dans les années suivantes. "C'est toujours mieux que l'inflation", rappelle un assureur.Diversification. La mesure de transformation qui entrerait en application avant la fin de l'année (cet amendement doit être adopté par le Sénat) offrirait un bol d'air à des millions d'assurés. Tout d'abord, même s'ils choisissent de demeurer investis sur le fonds en euros, le fait de se retrouver à la tête d'un multisupport leur ferait gagner un peu sur la facture des prélèvements sociaux (11 %). Ils sont prélevés chaque année à la source dans les contrats en euros - ce qui pèse sur la revalorisation de l'épargne - alors qu'ils ne sont dus qu'en cas de rachat dans les multisupports. Mieux : en cas de décès, les gains accumulés sur un contrat multisupport échappent à ces prélèvements sociaux.Le but visé par les pouvoir publics est cependant tout autre : il vise à permettre aux assurés une diversification de leurs actifs sur des supports en actions, plus favorables à l'économie, et qui habituellement sont plus rentables à long terme. Reste à savoir si les épargnants, friands de sécurité, répondront à l'appel.Eric Leroux
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