Capitaine au long cours

Quand tout va mal, je relis les grands prophètes..." François Badelon, aux commandes d'Amiral Gestion, la société de gestion qu'il a fondée en 2003, ne cache pas ses sources d'inspiration. Ni que sa vocation de gérant d'actifs lui est venue après la lecture de The Warren Buffett Way, l'une des plus célèbres "encycliques" publiées par le pape d'Omaha...Une vocation tardive, sans doute prédestinée. Quand, au sortir de ses études (ESCP, 1985), il choisit son orientation professionnelle, c'est en effet le courtage sur actions, chez Meeschaert-Rousselle, puis chez Exane, qu'il privilégie. Il lui faudra près de quinze ans pour réaliser que son hobby - la gestion de son patrimoine privé, qu'il pratique assidûment, et avec succès surtout depuis la découverte des préceptes de Buffett et de Benjamin Graham - peut devenir son activité principale. En 2002, il saute définitivement le pas. Hébergé par la Financière de l'Échiquier, épaulé par Didier Le Ménestrel, il crée Sextant PEA. Un an plus tard, agrément de l'Autorité des marchés financiers en poche et fort de 6 millions d'euros d'encours sous gestion, il lance Amiral Gestion. Un poisson pilote de la gestion indépendante, aujourd'hui doté de 135 millions d'actifs, de trois fonds performants (Sextant PEA, Sextant Grand Large, Sextant Autour du Monde), et d'un équipage d'une dizaine de gestionnaires.Marin de tradition - il passe ses vacances d'enfant sur le bateau familial, sous la houlette affectueuse de l'Amiral -, François Badelon n'a pas choisi par hasard des références maritimes. La mer, symbole de liberté, quoi de plus en phase pour cet "anti-benchmarkien" à l'objectif affiché : "Obtenir une performance maximale avec une prise de risque minimum et sans contrainte de gestion", se plaît-il à répéter.Terre inconnue. Ce capitaine au long cours de la gestion collective, qui s'avoue "fondamentalement pessimiste à court terme, et fondamentalement optimiste à long terme", a déjà essuyé les embruns des marchés. Et su les traverser sans encombres : entre janvier 2002 et mars 2003, quand l'indice perdait 40 %, Sextant PEA gardait un cap positif. "Un marché boursier baissier, pour un gérant de conviction, est source de formidables opportunités d'achats", explique-t-il. Sa seule crainte : une crise économique majeure, pire que celle de 1929. Une terre inconnue que les grands naviga- teurs de l'investissement n'ont jamais abordée...F. T.(*) Amiral Gestion.
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