Schneider Electric aide ses salariés à changer de vie

Par latribune.fr  |   |  588  mots
Ils ont en moyenne quarante ans et quinze ans d'ancienneté chez Schneider. A cette étape de leur vie professionnelle, ils ont décidé de s'offrir une nouvelle vie : devenir gérant de gîte rural ou de restaurant, artisan boulanger, électricien ou consultant indépendant. Les ouvriers et techniciens constituent les deux tiers des candidats à la création. "Pour ces salariés, créer sa propre entreprise, devenir indépendant, est toujours perçu comme une promotion sociale", analyse Didier Gouesbet, en charge à Grenoble de Schneider Initiatives Emploi (SIE), la structure d'essaimage de Schneider Electric en France. Quelques cadres, comme Michel Desvignes et Jean-Pierre Villain, ont également franchi le pas. En 1998, ils ont repris l'entreprise Cepelec à Grenoble qui emploie 11 personnes. "J'avais le désir de devenir indépendant, de faire cette expérience de diriger ma propre entreprise", explique Michel Desvignes, qui se déclare "ravi" de son nouveau statut.Conseils juridiquesSIE apporte aux créateurs des conseils juridiques, économiques, financiers. Durant le processus d'accompagnement, environ 33 % renonceront à aller au bout de leurs rêves. Les autres passeront l'épreuve du jury qui déclenchera, si le verdict est positif, les aides financières et la mise en formation. Schneider donne à tous les créateurs les moyens de se former en utilisant le dispositif du Fongecif et en finançant les stages de création d'entreprise organisés par la CCI de Grenoble ou la chambre des métiers. Bientôt, un accompagnement personnalisé sera également proposé aux créateurs, ainsi qu'un parrainage par un senior expérimenté. "Nous voulons professionnaliser l'essaimage afin d'améliorer encore le taux de survie à trois ans qui est aujourd'hui de 85 %", explique-t-on chez SIE. Durant toute la période de maturation, le créateur est assuré d'une parfaite confidentialité. "Cette clause est fondamentale, même si elle nous met parfois en porte-à-faux avec l'encadrement. Elle est la condition indispensable pour que la relation de confiance puisse s'établir et pour que le salarié prenne sa décision sans être soumis à des pressions externes. Et s'il revient sur sa décision de créer, on peut lui assurer que cela n'aura aucune conséquence sur son parcours professionnel chez Schneider", précise Didier Gouesbet.Enfin, dernier volet de l'accompagnement, un "prêt non remboursable", de 18.000 euros en moyenne, est octroyé à tous les projets sélectionnés. Il est de trois ans et prévoit trois rendez-vous. Chaque année, SIE fait le point avec le créateur et, si tout va bien, transforme le tiers du prêt en subvention. Une manière de poursuivre l'accompagnement après la création.En 2004, du fait des plans de sauvegarde pour l'emploi mis en place par Schneider (938 suppressions d'emploi avec quatre plans sociaux), le nombre de dossiers a explosé. Les créations sont passées de 40 en moyenne à 180 dont 150 dans le cadre du plan. Plus de 15 % des salariés qui ont quitté le groupe ont créé une entreprise. "Avec cet afflux, la création d'entreprise a été démystifiée, ce qui permet de faire naître de nouveaux projets. Et la structure a gagné de la visibilité", constate le directeur. Pour 2005, il table sur environ 80 créations.Hélène Goyet, à GrenobleLe bilan de Schneider Initiative Emploi450 créations en dix ans (180 en 2004).1/3 d'ouvriers, 1/3 de techniciens, 1/3 d'ingénieurs.40 ans, l'âge moyen des créateurs.15 ans d'ancienneté chez Schneider Electric.85 % des projets validés passent le cap des trois ans.20 % des salariés créent à partir du socle de leurs compétences, 80 % changent totalement d'orientation.