"Toujours des incertitudes sur l' engagement de l'État pour la deuxième phase du tramway"

Pour financer l'extension des trois lignes du tramway de l'agglomération bordelaise, vous venez de signer un contrat d'ouverture de crédits avec la Banque européenne d'investissement (BEI). Quelles en sont les conditions ?- Cet accord porte sur 120 millions d'euros, une somme importante à des taux d'intérêt intéressants avec une grande souplesse en matière de remboursement, le tout à des conditions variables en fonction des options retenues. La somme sera mobilisable dans les trente-six mois à venir. L'accord débouche sur l'ouverture possible auprès de différentes banques européennes d'un crédit de 80 millions d'euros supplémentaires.Comment la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) finance-t-elle cette deuxième phase de travaux du tramway portant sur la construction d'une vingtaine de kilomètres de lignes ?- Pour cette deuxième phase de 2004 à 2008, qui se monte à 558 millions d'euros, nous avons toujours des incertitudes sur la subvention de l'État qui devrait être de 106 millions d'euros, dont 20 millions d'euros qui devaient être débloqués en 2005, suite à une lettre d'engagement du Premier ministre de l'époque, Jean-Pierre Raffarin. Mais la CUB n'a toujours rien reçu. Nous avons un financement de 60 millions d'euros de la Caisse des dépôts et consignations, remboursable entre trente et trente-cinq ans, et de Dexia Crédit Local de 100 millions d'euros. En outre, la CUB a une capacité d'autofinancement de 172 millions d'euros. Tout dépendra de l'État. La CUB peut emprunter au risque de dégrader ses finances.Les pannes du tramway se poursuivent... Quelles mesures avez-vous prises pour y mettre fin et que font vos partenaires, notamment Alstom ?- A l'égard d'Alstom, je dirais que la CUB est "bon garçon". Le matériel est esthétique, mais j'émets des réserves sur les performances. Je regrette qu'on ait installé sur une douzaine de kilomètres l'alimentation par le sol (APS) dont on connaît la fragilité. Des caténaires vont remplacer l'APS dans les endroits où il n'y a pas de problème de préservation du patrimoine. Dans la seconde phase, le recours à l'APS sera extrêmement réduit en raison de sa fragilité. L'usager doit être prioritaire.Les tarifs des transports en commun viennent d'augmenter. Arriverez-vous à combler significativement le déficit d'exploitation ?- En 2004, le déficit s'est monté à 89,6 millions d'euros, à peine plus qu'en 2003. Nous allons faire ce qu'il faut pour améliorer les résultats. L'augmentation des tarifs, faible en valeur absolue, est loin de permettre de rattraper l'inflation, mais c'est justifié par un service public qui n'est pas encore au point.Propos recueillis par Claude Mandraut
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