Le Béarn se lance dans la chimie verte

Une unité de production de biocarburant issu du maïs devrait bientôt voir le jour sur le bassin de Lacq. Grâce à l'appui sans faille des collectivités locales, le gouvernement vient d'accorder à la société sévillane Abengoa, leader européen des biocarburants et maître d'oeuvre industriel du projet, un premier agrément pour la production de 40.000 tonnes de bioéthanol dès 2007. Et ce n'est qu'un début puisqu'une seconde tranche d'agréments devrait permettre à Abengoa de porter sa production entre 100.000 et 180.000 tonnes à partir de 2008. Selon que l'on retient l'hypothèse haute ou basse, cette nouvelle unité industrielle représentera un investissement compris entre 70 et 80 millions d'euros, dont 6 millions d'euros seront pris en charge par la communauté de communes de Lacq, le conseil général des Pyrénées-Atlantiques et le conseil régional d'Aquitaine. Elle permettra en outre de créer entre 60 et 100 emplois. Pour les collectivités locales, l'enjeu de ce projet est double. Il permet d'abord de pérenniser les exploitations agricoles de maïs du Grand Sud-Ouest aujourd'hui fragilisées par la réforme de la PAC et par la concurrence des nouveaux entrants dans l'Union européenne. "Ce projet d'usine de bioétahnol répond au souci des agriculteurs de stabiliser leurs volumes de production de maïs et de maintenir à un niveau acceptable les prix", explique Xavier Duminy, du conseil général des Pyrénées-Atlantiques. Car bien sûr l'appui que les collectivités locales apportent au projet est subordonné à l'engagement d'Abengoa de consommer la ressource locale pour alimenter son usine en matière première. Ainsi sur 5,5 millions de tonnes de maïs produites chaque année en Aquitaine et Midi-Pyrénées, 350.000 tonnes pourraient être absorbées par l'usine dans l'hypothèse où elle produirait 100.000 tonnes de bioéthanol par an. Valoriser le filière. Le projet d'Abengoa contribue ensuite à l'épineuse reconversion du bassin de Lacq dont le gisement gazier doit théoriquement s'épuiser vers 2012 ou 2013. Les acteurs locaux entendent bien profiter de l'installation du sevillan pour valoriser une filière "chimie verte". "Nous développons actuellement des partenariats avec les universités de Bordeaux et Pau, avec le CEA et avec le groupe Total, pour étudier ensemble les potentiels d'innovation dans le secteur", assure Xavier Duminy. Frank Audonnet, à Bayonne
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