Jean-François Le Tallec : "Un outil financier et juridique unique pour faciliter la transmission d'entreprises"

Combien d'entreprises sont-elles concernées par la transmission en Bretagne chaque année ?- Nous estimons ce nombre à environ 4.000 entreprises, surtout des TPE et PME, par an. La moitié d'entre elles sont des sociétés de services - hôtellerie, tourisme, transport, services aux entreprises et aux personnes. S'y ajoutent 1.400 commerces et quelque 600 entreprises du BTP ou du secteur industriel.Quels sont les problèmes rencontrés pour leur transmission ?- Tout d'abord, il y a actuellement un réel souci d'évaluation financière de ces entreprises, souvent familiales. D'autre part, la fiscalité, même si elle a baissé ces dernières années, est encore trop lourde. Enfin, il est certain qu'il y a un manque évident de préparation à la transmission, notamment face à la complexité juridique de l'acte.Quelles sont les premières mesures à mettre en place ?- Bien sûr, les dispositions fiscales sont les premières à modifier. Une mesure importante concerne notamment l'assouplissement de la fiscalité appliquée lors d'une reprise d'entreprise par ses salariés, un cas de figure qui séduit les entrepreneurs bretons mais qui rencontre trop d'obstacles aujourd'hui. Nous devons également mieux anticiper la phase de transmission. Nous allons tenter de réunir en un seul et unique outil financier et juridique toutes les instances existantes : avoir une structure de financement unique adaptée au capital-risque et au capital-développement faciliterait la tâche de manière évidente.Quelles actions menez-vous pour oeuvrer dans ce sens ?- Depuis 2004, le dispositif Reprendre en Bretagne offre des contacts et des conseils, et permet aux candidats à la transmission et aux éventuels repreneurs d'échanger, de se rencontrer. Depuis peu, une bourse d'échanges s'est ainsi mise en place sur Internet. Nous avons également un rôle à jouer dans l'information, dans la formation des cédants - en les éclairant sur le contrat, l'identification des opérateurs et les offres financières - et des repreneurs, notamment quand il s'agit de reprendre une entreprise défaillante. Pourquoi ne pas leur trouver un tuteur qui les accompagne dans leurs démarches ?Quels sont vos principaux partenaires pour remplir ces missions ?- Nous travaillons beaucoup avec l'ensemble des métiers intermédiaires : experts-comptables, avocats, notaires, etc., bref, l'ensemble des opérateurs de la transmission. Nous menons aussi nombre d'actions auprès des chefs d'entreprise, avec Oséo notamment. Nous avançons, mais il reste encore beaucoup à faire. La transmission d'entreprises est un enjeu vital pour les années à venir en Bretagne, notamment en milieu rural, où la situation est tragique.Propos recueillis par Anne-Laure Grosmolard, à Renne
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