La qualité de l'air s'améliore en France

Baisse de 40 % du dioxyde d'azote dans les agglomérations en douze ans, réduction de 10 % chaque année des émissions de dioxyde de soufre, stabilisation du taux de particules, division par trois des émissions de plomb, réduction des taux de benzène et de monoxyde de carbone... le bilan des efforts entrepris depuis une décennie pour améliorer la qualité de l'air dans les agglomérations en France est pour le moins réconfortant. à l'instar du conseil régional d'Île-de-France qui a décidé récemment de consacrer 21 millions d'euros au traitement des fumées d'incinérateurs d'ordures ménagères, pour baisser notablement le taux d'oxyde d'azote dans l'air.Mais, comme chaque année, cet été apportera encore son lot de pics de pollution. En fait, c'est le taux d'ozone dans l'atmosphère qui continue d'augmenter régulièrement, pour des raisons mal élucidées. C'est ce polluant secondaire (issu de la dégradation par rayonnement solaire des oxydes d'azote et des composés organiques volatils), qui occasionne souvent des alertes en ville pendant les épisodes de forte chaleur et de vent nul. Mais si ces pics semblent plus fréquents aujourd'hui que par le passé, c'est peut-être aussi tout simplement parce que personne auparavant ne mesurait les taux de pollution !Information du public. Désormais, plus de 40 associations agréées par le ministère de l'Écologie veillent au sein du réseau Atmo. Associant les services de l'État, les industriels et les collectivités, elles gèrent les stations de collecte, parfois à l'échelle d'une région, et analysent les données recueillies. Les communes urbaines prennent la question très au sérieux. Les systèmes de surveillance sont obligatoires dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants, mais certaines vont au-delà des impératifs légaux. Le Grand Lyon a ainsi mis en place un réseau de "nez" humains chargés de déambuler et de noter les effluents qu'ils détectent (lire ci-dessous). Mais si le fond de l'air inquiète surtout dans les grandes villes, les mesures objectives montrent que la pollution n'est pas toujours là où on l'attend. La modeste ville d'Ajaccio, pourtant ouverte aux vents du large, affronte un sérieux problème lié à sa centrale EDF (lire page 34). Plus surprenant encore, le taux d'ozone est plus élevé au coeur des Vosges que dans le centre de Nancy !Du côté des mesures de lutte contre la pollution, les collectivités disposent de relativement peu de leviers. La plupart d'entre elles insistent sur l'information du public, et notamment des personnes sensibles (asthmatiques, personnes âgées, etc.). Côté coercition, elles agissent sur la circulation routière. Particulièrement étouffantes l'été, les villes italiennes ont donné l'exemple, en interdisant totalement la circulation dans leur centre quand le besoin s'en faisait sentir. Aucune municipalité française n'est allée aussi loin, mais des restrictions partielles deviennent monnaie courante. Lyon a ouvert le bal en interdisant temporairement les poids lourds en transit dès 1997. Depuis, la circulation alternée est devenue une routine. Quelques villes tentent maintenant d'anticiper les pics de pollution. Comme Toulouse qui réduit la vitesse autorisée, en juillet-août, sur son périphérique. Bilan à la rentrée...Erwan Seznec
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