Airfobep s'impose la réactivité à la pollution industrielle

C'est en Provence que la question de l'impact de la pollution de l'air sur la santé a été prise en compte pour la première fois en France. Avec l'émergence de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer à la fin des années 60, les riverains s'inquiètent pour leur cadre de vie camarguais. D'autant qu'à proximité l'étang de Berre, cerné d'unités pétrochimiques, est très pollué. S'il entend poursuivre l'essor industriel mais sans menacer les populations, l'État, via le préfet des Bouches-du-Rhône, crée en 1972 le premier Secrétariat permanent pour les problèmes de pollution industrielle (SPPPI), réunissant industriels, élus locaux et administrations. Parmi ses missions, le contrôle de la qualité de l'air. L'Association des industriels de la région Fos-étang de Berre (Airfobep) naît dans la foulée, pour étudier et prévenir la pollution industrielle au sein du SPPPI. Un réseau d'appareils de mesure se met alors en place. Trente-quatre ans après, Airfobep existe toujours, avec un rôle considérablement étoffé, puisque industriels et collectivités territoriales (29 % chacun de ses membres), État (22 %) et associations de protection de l'environnement (20 %) définissent désormais ensemble ses actions.Dotée d'un budget annuel de 1,4 million d'euros et de 10 permanents, elle constitue la "vigie" des dépassements de seuils réglementaires de pollution en matière d'ozone, de dioxyde de soufre et de dioxyde d'azote, tout en étant un outil permanent d'information. L'association s'appuie sur 34 stations de mesures, 24 heures sur 24, complétées par 87 analyseurs automatiques de polluants. Son poste central informatique enregistre 10.000 données chaque jour. "Grâce aux nouvelles technologies, nous avons gagné en réactivité, explique le directeur Jean-François Mauro. En 15-20 minutes, une pollution est désormais détectée, mesurée, analysée et diffusée sur notre site Web. Cette rapidité permet aux industriels d'engager plus vite les actions correctives et à l'État et aux communes de mettre en oeuvre les dispositifs de sensibilisation des habitants." La surveillance de la qualité de l'air s'accroissant sans cesse, Airfobep s'adapte déjà, par des expérimentations et des investissements sur ses matériels, au contrôle d'autres composants présentant un risque pour la santé (particules en suspension, métaux lourds, etc.).Jean-Christophe Barla, à Marseille
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