La Halde pointe l'ampleur des discriminations dans le logement

Difficile de trouver un appartement lorsqu'on est une femme seule avec des enfants à charge, et originaire du Maghreb ou d'Afrique noire. Tels sont les résultats des premiers tests réalisés en mai 2006 par la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) auprès de 120 agences immobilières spécialisées dans l'accès au parc locatif privé et rendus publics hier. À ressources et à conditions d'emploi égales, 35 % des candidats " de référence " décrochent une visite après appel téléphonique, contre 14 % des candidats d'origine africaine et 20 % des candidats d'origine maghrébine.À cette étape, remarque l'étude, le candidat monoparental obtient, lui, un taux équivalent de visite au candidat " de référence ". Dans plus d'un tiers des cas, des différences de traitement ont été observées, davantage en Île-de-France qu'à Nice ou à Lille. Dans 75 % des cas, les candidats " de référence " obtiennent le logement après la visite. En revanche, les candidats en situation monoparentale trouvent satisfaction dans seulement 26 % des cas, les candidats originaires d'Afrique noire dans 22 % des cas et ceux d'origine maghrébine dans 17 % des cas. Preuve que les discriminations existent. " Toutes les affaires constatées seront suivies sur le plan juridique ", indique le président de l'autorité, Louis Schweitzer qui écrira " aux 120 agences concernées " pour les informer du résultat du test.Un autre test concernant le recrutement effectué en avril 2006 a également permis d'évaluer les réponses apportées à 1.080 CV envoyés à trois grandes entreprises : BNP, Sodexho et LVMH. Les candidats proposaient un profil correspondant aux offres publiées sur les sites des entreprises, 20 offres ayant été sélectionnées pour chacune d'entre elles. La Halde observe que les candidats d'origine maghrébine, âgés et d'apparence physique moins attractive ont des taux de réponses plus faibles. Les candidats " de référence " et les femmes obtiennent en revanche le plus de réponses positives. Mais la Halde précise que dans ces entreprises, les différences de traitement entre les candidats sont faibles et non significatives." Les grandes entreprises sont sans doute moins discriminantes que les entreprises de taille modeste ", concède l'ancien patron de Renault. Pour autant, l'origine ethnique reste le premier facteur de discrimination en entreprise pour 31 % des responsables de ressources humaines (RH), selon une enquête réalisée par le cabinet de conseil Cegos et le site Cercle RH et publiée hier. Interrogés sur leur expérience personnelle, 61 % des RH disent avoir été témoins d'actes de discrimination dans leur entreprise.À l'avenir, la Halde entend poursuivre les tests dans les domaines de l'emploi et du logement.Une manière de faire changer les comportements et de maintenir une pression sur les acteurs concernés.
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