Pour un encadrement des stock-options

Par latribune.fr  |   |  352  mots
C'est une prise de position prudente mais c'est une prise de position. Alors que le débat enfle entre le patronat et les parlementaires sur la question des stock-options, le chef de l'État a clairement indiqué vendredi qu'il était " favorable à un encadrement du système ". Dans la foulée, le président de la République a indiqué qu'il demandait à Thierry Breton, ministre des Finances, de lui faire des propositions. Après les affaires Vinci et EADS, Jacques Chirac pouvait difficilement rester silencieux sur ce dossier, révélateur de certains excès du capitalisme.La question des stock-options fait déjà l'objet d'une proposition de loi rédigée notamment par l'ancien Premier ministre Édouard Balladur. Ce texte, qui a pour but de couper court aux polémiques survenant au moment où les mandataires sociaux usent de leur droit de lever leurs options, prévoit deux types d'encadrement du système. Soit les options ne peuvent être levées par les dirigeants avant la fin de leur mandat, soit les mandataires sociaux sont tenus de conserver dans une proportion fixée à l'avance et rendue publique les actions de leur entreprise jusqu'à la fin de leur mandat. Le Medef juge " absurde " la première piste et se montre un peu plus ouvert à la seconde (voir " La Tribune " du 13 juillet).Loi sur la participation. C'est à Thierry Breton qu'il revient désormais de reprendre ce dossier. La loi sur la participation pourrait être le véhicule législatif qui accueillerait ce nouveau dispositif d'encadrement des stock-options. La participation - devenue dans la bouche du chef de l'État l'actionnariat ouvrier - est dans l'esprit de Jacques Chirac " un élément essentiel pour l'avenir ". Car, pour lui, " il n'y aura pas de réponse au problème du pouvoir d'achat s'il n'y a pas d'actionnariat salarié ".Pour nombre de syndicalistes, sur cette question du pouvoir d'achat Jacques Chirac a été décevant. La CFTC regrette par exemple que la réforme envisagée de la participation " s'arrête aux entreprises de plus de 50 salariés, une bonne partie des salariés étant ainsi exclue ".