L'économie française peine à accélérer

Dans la continuité. À moins d'un choc exogène, difficilement prévisible, comme un nouveau choc pétrolier ou une brutale appréciation de l'euro, l'exercice 2007 devrait ressembler peu ou prou au précédent. Un sentiment partagé à la fois par le gouvernement, l'Insee, et également par les économistes. Seules des différences de quelques dixièmes apparaissent à la marge. Alors que Bercy table sur une croissance du PIB comprise entre 2 % et 2,5 %, identique à celle que la France devrait enregistrer en 2006, l'Insee pronostique pour l'instant une croissance de l'ordre de 0,5 % par trimestre, " du fait notamment d'un environnement international moins porteur ", estime l'Institut, évoquant notamment la perte de dynamisme de l'économie américaine. La plupart des économistes anticipent également une croissance proche de 2 %. Certains sont plus pessimistes, comme Marc Touati chez Natixis. Alors que la France figurera en dixième position sur les 12 pays de la zone euro en 2006, affichant pour la seconde année consécutive une croissance inférieure aux pays membres de l'union monétaire, " la France restera mal placée, puisque sa croissance sera comprise entre 1,5 % et 1,8 %, contre un minimum de 1,8 % pour la zone euro ".L'INVESTISSEMENT INDUSTRIEL TROP FAIBLEÀ la lecture de ces prévisions, une chose est sûre : reposant toujours sur une consommation des ménages robuste, due en partie à la baisse du chômage et aux effets des mesures fiscales en vigueur depuis le 1er janvier " qui devrait favoriser une hausse de plus d'un demi-point du pouvoir d'achat ", selon Olivier Gasnier à la Société Générale, la croissance ne peut accélérer. Pourquoi ? D'une part, cette consommation boulimique n'est pas totalement vertueuse puisqu'elle tire à la fois la croissance et creuse le déficit de la balance commerciale. D'autre part, l'investissement industriel reste trop faible. Selon Patrick Artus chez Ixis CIB, il explique en partie " l'insuffisance de l'offre à l'exportation, la croissance trop rapide des coûts de production et les gains de productivité trop lents " dont souffre la France. " Lorsqu'un pays subit une contrainte d'offre, même quand de bonnes politiques sont mises en place - soutien de l'innovation, soutien des PME innovantes, entre autres -, il faut une période de temps très longue pour observer des résultats, comme l'a montré l'exemple du Japon ", observe-t-il. Mais la compétition mondiale n'attend pas.
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