Les libertés syndicales en débat

Les démocrates ont à peine pris le contrôle du Congrès que la nouvelle majorité et le patronat américain s'entre-déchirent déjà. La Chambre de commerce des États-Unis, le premier lobby patronal du pays, vient de tirer à boulets rouges sur un projet de loi (" Employee Free Choice Act ") visant à contraindre les entreprises à reconnaître un syndicat à partir du moment où une majorité de ses employés en auront autorisé la création.Objet d'un consensus bipartisan, ce texte avait été rédigé en avril par des élus démocrates et républicains sans toutefois être adopté. Nancy Pelosi, la nouvelle présidente de la Chambre des représentants, a promis de l'exhumer pour le soumettre au vote des parlementaires, début 2007.Déjà ulcérés par la perspective d'une hausse du salaire horaire minimum - bloqué à 5,15 dollars depuis 1997 et qui devrait passer à 7,25 dollars -, les représentants patronaux s'apprêtent à défendre vigoureusement leurs intérêts. " Nous allons tout faire pour nous opposer aux tentatives des syndicats ", a promis Tom Donohue, le président de la Chambre de commerce des États-Unis, ajoutant que les démocrates " vont se retrouver avec une bataille majeure " à gérer au Congrès.FAIBLESSE DE LA REPRESENTATION SYNDICALE AUX ÉTATS-UNISLes lobbies patronaux s'opposent en outre à l'extension prévue par la nouvelle majorité démocrate du pouvoir des actionnaires minoritaires dans les conseils d'administration des entreprises. La Chambre de commerce craint que les syndicats en profitent pour imposer leurs fonds de pension dans ces conseils et y fassent ainsi valoir leurs droits de salariés plutôt que d'actionnaires. Le débat sur la représentation syndicale rebondit aux États-Unis alors que la vigueur du marché de l'emploi ne se dément pas (lire ci-dessus). Toutefois les secteurs qui constituent des bastions syndicaux traditionnels sont en crise et poursuivent leur délicate restructuration. C'est notamment le cas du secteur manufacturier où 12.000 postes ont été détruits le mois dernier, après une saignée de 20.000 emplois le mois précédent.Dans le même temps, le secteur des services, peu syndiqué, a créé 178.000 emplois en décembre et 195.000 en novembre. Un phénomène qui explique pour beaucoup la faiblesse de la représentation syndicale aux États-Unis. Selon les derniers chiffres officiels, elle s'inscrivait à 12,5 % à la fin 2005.
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