Entretenu en 2006 par le scandale sur l'attribution de stock-options antidatées, le débat sur la rémunération des dirigeants d'entreprise promet de rebondir aux États-Unis en 2007. La semaine dernière, le remerciement de Robert Nardelli, le directeur général du numéro un mondial de bricolage Home Depot, avec un généreux chèque de 210 millions de dollars, a révolté les associations de défense des actionnaires qui, depuis le printemps, dénonçaient sa gestion et ses émoluments.Cette annonce a aussi ému la nouvelle majorité démocrate. Barney Frank, le nouveau président de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, a promis qu'une série d'auditions d'experts serait bientôt organisée au Congrès sur le thème des rémunérations des patrons et qu'il militerait pour l'adoption d'une loi accordant davantage d'influence aux actionnaires sur leur attribution.Jusqu'à présent, " la justification de ces très, très larges sommes d'argent reposait sur la performance ", des dirigeants, a déclaré Barney Frank, alors que la rémunération des " CEO " a augmenté de 16 % en 2005. " Mais quand un prix de consolation est accordé pour mauvaise gestion, le principe même de cette justification est remis en cause ", a ajouté l'élu. Réagissant à ses propos, le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, ancien patron de Goldman Sachs, a affirmé que le Congrès ne devrait pas intervenir sur un sujet " qui ne regarde que les actionnaires, les membres des conseils d'administration et les patrons ", eux-mêmes.L'affaire Home Depot intervient alors que la SEC (Securities and Exchange Commission) a décidé en pleine trêve des confiseurs que seules les stock-options exerçables pendant l'année devront être traitées comme des dépenses dans les comptes. Une véritable reculade puisque, en juillet, le gendarme boursier avait décidé qu'une totale transparence sur la rémunération (paie, options, bonus...) des plus gros salaires des sociétés cotées serait obligatoire à partir de la fin 2006.

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:43

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