CFDT et CGT vent debout contre le service minimum

Par latribune.fr  |   |  364  mots
Après François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, c'est au tour de Bernard Thibault, son homologue de la CGT, de faire connaître ses réserves sur l'avant-projet de loi sur le dialogue social et la continuité du service public de transport, qui sera présenté en Conseil des ministres le 4 juillet. Dans une lettre datée du 2 juillet adressée au ministre du Travail, Xavier Bertrand, le leader cégétiste qualifie en effet d' " irréaliste " et d' " inacceptable " , d'autant qu'elle s'accompagne de " sanctions envers les salariés ", l'obligation pour chaque salarié d'informer l'entreprise de son intention de faire grève 48 heures avant son déclenchement. Selon lui, cela " constitue une atteinte caractérisée à l'exercice individuel de leur droit de grève ". La CGT considère par ailleurs " totalement inutile " la disposition prévoyant d'organiser un référendum au bout de huit jours de conflit qui " entraînera une détérioration du climat social dans les entreprises et une perte de confiance entre les salariés et leur environnement ".UNE " PROVOCATION"Ces deux dispositions cristallisent le mécontentement des deux principales organisations syndicales sur le texte qui leur a été présenté le 21 juin dernier. Déjà, le 28 juin dernier, François Chérèque avait certes " apprécié le choix du gouvernement de mettre l'accent sur le rôle de la négociation collective pour parvenir à une amélioration des conflits de manière à les éviter ", mais avait mis un bémol sur le second volet du texte. Il estimait en effet que ce dernier " contredit fortement la volonté d'incitation au dialogue social du gouvernement " car il " introduit en cas d'échec de la prévention d'un conflit [...] un préavis individuel " qui " présente un risque sérieux de restriction du droit de grève qui est pour la CFDT inacceptable ". Enfin, d'une même voix, CGT et CFDT qualifient de " provocateur " pour la première et " d'insulte " pour la seconde l'article 9 du texte qui " stipule le non-paiement des jours de grève ", relevant qu'il s'agit d'une disposition légale déjà existante et pratiquée dans les services publics.