Marché du travail : l'accord sera retranscrit dans la loi

Et de trois. La CFE-CGC a décidé hier à son tour de signer l'accord sur la modernisation du marché du travail finalisé vendredi dernier. Le petit chelem est donc bien en vue : il manque la signature de la CFDT qui devrait intervenir demain. Seule donc la CGT ne signera pas. Le paraphe de la CGC est juridiquement important puisqu'il rend impossible l'exercice du droit d'opposition par une majorité de syndicats.D'ailleurs, s'exprimant hier devant l'Assemblée nationale, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a précisé " qu'il recevrait dès la semaine prochaine " patronat et syndicats pour donner suite à l'accord. Le ministre a précisé que " personne n'aura envie de casser cet accord ou de changer l'équilibre de cet accord ". Xavier Bertrand pointait ainsi le risque d'un hiatus existant entre le respect des règles de la démocratie sociale et celles de la démocratie politique. De fait, signé par le patronat et quatre organisations syndicales, le texte sur la modernisation du marché du travail a une légitimité incontestable. Parallèlement - et c'est la crainte du gouvernement - les parlementaires, tout aussi légitimes, n'ont pas à renoncer à leur pouvoir d'amendement. Il restera donc au gouvernement à bien tenir les troupes UMP pour qu'elles ne soient pas tentées de modifier l'esprit du texte lors de sa transcription législative.En attendant, alors qu'il n'est même pas encore formellement signé, le texte subit déjà un certain nombre d'attaques. Ainsi, dans un entretien paru dans le quotidien La Croix daté du 15 janvier, l'économiste Francis Kramarz, l'un des promoteurs du contrat de travail unique, a sérieusement douté de l'efficacité de l'accord pour accentuer la baisse du chômage. Pour lui, le texte ne va pas assez loin dans la sécurisation des parcours professionnels et l'instauration d'une rupture conventionnelle des contrats risque de " plomber " les finances de l'Unedic." PACIFIER LES RELATIONS SOCIALES "Une charge qui a obligé Laurence Parisot à assurer plus rapidement qu'elle l'aurait souhaité le service après-vente de l'accord. Intervenant devant la presse hier matin, la présidente du Medef a fait le pari que " d'ici deux ou trois ans ", la mise en place de la rupture conventionnelle aurait " pacifié les relations sociales ". En outre, elle a affirmé que l'accord sur le marché du travail - associé à une refonte des règles sur le temps de travail et à une diminution des prélèvements pesant sur les entreprises - aiderait à parvenir à un taux de chômage ramené à 5 % " vers 2011 ". À cet égard, s'agissant du débat sur la durée légale du travail, Laurence Parisot a réitéré son souhait de voir les entreprises ou les branches fixer une durée du travail. Elle est d'accord pour négocier sur ce point avec les syndicats.
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