Mark Zandi : " Cela ne fera que rendre la récession moins sévère "

Le plan annoncé par le président George Bush ne comporte que peu de détails...Les démocrates au Congrès lui avaient demandé de rester vague, afin d'avoir les négociations les plus ouvertes possible, ce qui leur donne le plus de chances d'aboutir. C'est ce qu'il a fait et c'est un bon signe. De même, le fait que la pérennisation des cadeaux fiscaux de 2001 - qui arrivent à échéance en 2010 - ne fasse pas partie des négociations, comme l'a spécifié le président, est aussi le signe que la Maison-Blanche veut absolument qu'un consensus se dégage rapidement. Et je pense que ce sera effectivement le cas.Quel sera le paquet final ?Il y aura très probablement des réductions d'impôts sur le revenu. Pour les entreprises, des avantages en matière d'amortissement sur les équipements achetés. En outre, un allongement des prestations chômage, qui sont fixées à 26 semaines seulement actuellement. Et enfin, une augmentation de la valeur des bons de nourriture pour les plus pauvres. Les chèques de remboursement d'impôts sur le revenu (après retenue à la source) devraient être envoyés par courrier aux ménages à partir de juin et jusqu'en août.Pensez-vous que toutes ces aides vont avoir l'effet attendu ?Le programme qui pourrait voir le jour est bon. Mais il ne fera que rendre la récession moins sévère, c'est tout. Il me paraît en effet impossible d'éviter la récession. L'économie est peut-être d'ailleurs déjà en récession. Wall Street pensait il y a encore peu de temps que l'économie allait y échapper ; maintenant, les opérateurs l'intègrent dans les cours. Toujours est-il que ce type de plan a déjà fait ses preuves. Même si les démocrates pourraient toujours dire qu'il faudrait aussi redonner, sous forme de suspension temporaire des cotisations sociales (retraite et maladie), de l'argent à ceux qui n'ont pas assez de revenus pour payer des impôts, je crois en tout cas que les chèques de remboursement d'une partie des impôts déjà payés devraient servir à des dépenses de consommation. Et donc relancer la croissance. En 2001, un tiers des chèques a été dépensé dans les trois mois qui ont suivi et un autre tiers dans les trois mois suivants. Et si certains ménages paieront aussi leur emprunt hypothécaire avec les sommes reçues, le nombre de ceux qui ont des difficultés avec leur prêt est relatif, ce qui ne devrait pas amoindrir l'effet stimulant des baisses d'impôts. En 2001, les gens ont aussi utilisé une partie de leur remboursement d'impôts pour payer leurs dettes sur leur carte de crédit.
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