Malgré les promesses de croissance et d'emploi, les réactions sont partagées

Les chiffres sont plutôt éloquents. Selon les calculs de la commission Attali validés par Bercy, la mise en oeuvre de ses propositions permettrait à la croissance de gagner au moins un point de PIB supplémentaire d'ici à 2012, de ramener le taux de chômage de 7,9 % à 5 %, de réduire la dette publique à 55 % du PIB - contre 65,9 % actuellement - et de construire deux millions de logements supplémentaires. Ces propositions permettraient également de réduire de 7 à 3 millions le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, de réduire d'un an l'écart entre l'espérance de vie des plus favorisés et celle des plus défavorisées. Entre autres bienfaits.Pourtant, ces propositions sont loin de faire l'unanimité. Alors que plusieurs économistes feront aujourd'hui une contre-expertise de ce rapport, les réactions ne se sont pas fait attendre, certains estimant que le prix à payer était trop élevé compte tenu de la faisabilité de ce programme et de l'incertitude entourant ses effets attendus sur l'économie.COLERE DES SYNDICATSDu côté des organisations patronales, la séduction n'a pas été totale. Si le Medef salue les initiatives de la commission, la CGPME estime que ce rapport " foisonne d'idées positives souvent dangereuses ". Quant aux professions directement visées par ce rapport, elles fourbissent leurs armes pour défendre leur statut. La Fédération nationale des artisans du taxi (Fnat) organisera notamment des mouvements à partir du 30 janvier pour protester contre les projets de déréglementation de la profession. Les syndicats ne sont pas en reste. La plupart d'entre eux sont vent debout contre les réformes proposées. " Il est hors de question pour la CGT de voir s'imposer les 300 mesures sans plus de débats contradictoires sur chacune d'entre elles ", a déjà prévenu le syndicat.Enfin, dans le monde politique, les avis sont partagés. " Ce rapport a un mérite considérable, c'est qu'il va faire bouger les lignes à l'intérieur de chaque groupe parlementaire et à l'intérieur de tous les partis politiques parce que cela dépasse largement les clivages ", avance Roger Karoutchi, le secrétaire d'État chargé du Parlement.Sans réelle surprise, l'opposition est plus réservée. " Nous sommes assez ouverts à la discussion, même si nous avons compris qu'il y a une opération politique de grande ampleur qui se prépare, visant à relever sur les classes moyennes et les classes populaires toute la fiscalité qu'on vient d'abaisser sur les classes supérieures ", a déclaré le député socialiste Arnaud Montebourg.
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