Le rapport Attali ne fait pas l'unanimité

Les réactions n'ont pas tardé. Au lendemain de la présentation au président de la République du rapport Attali, un certain nombre d'économistes remettent en cause l'impact attendu des mesures avancées. " Malgré les apparences, ce rapport n'est pas innovant. C'est une compilation des réflexions portées ces dernières années par les rapports Virville, Camdessus ou Pébereau " , estime Liem Hoang-Ngoc, maître de conférences à Paris I, l'un des membres du groupe de réflexion La Forge créé par le député socialiste européen Benoît Hamon et le député Verts Noël Mamère. Selon Liem Hoang-Ngoc, " la croissance ne provient pas de la panne de la consommation populaire avancée par le rapport mais de la panne d'investissements des entreprises alors qu'il y a une forte épargne boursière ". " Au lieu d'avoir un discours anxiogène sur la dette, le gouvernement devrait mobiliser cette épargne ", ajoute-t-il." Certaines imprécisions laissent également penser que ce rapport n'est pas réellement cohérent. Est-il honnête de comparer l'évolution des dépenses publiques en France sur vingt-sept ans et sur quinze ans seulement dans les pays étrangers ? " s'interroge Philippe Lemonnier, professeur à Paris I ? La réforme de la grande distribution est également sujette à caution. " Il n'est pas sûr que les réformes des lois Galland et Raffarin-Royer, par ailleurs indéfendables, aient les effets attendus en termes d'emploi et de baisse des prix ", note Philippe Moati, directeur de recherche du Credoc. " L'autonomie des universités, la réforme de l'État, la suppression de postes de fonctionnaires, les réformes fiscales en cours ou en projet, l'achèvement de la privatisation de l'énergie, la flexibilité du marché du travail, la réforme des régimes de protection sociale, le recours à "l'immigration choisie"sont autant de chantiers creusés par Nicolas Sarkozy et que le rapport Attali a pour fonction idéologique de légitimer ", affirment en bloc les économistes.DESACCORDAu Medef, bien que l'organisation patronale ait accueilli favorablement ce rapport, quelques critiques fusent. Pierre Nanterme, président de la commission économie du Medef et membre de la commission Attali admet être " solidaire " de l'ensemble du rapport. " Néanmoins, pour aboutir au consensus, certaines convictions ont été laissées de côté. En tant que dirigeant d'entreprise et membre d'une organisation patronale censée défendre leurs intérêts, je ne suis fondamentalement pas en accord avec la proposition "1 entreprise, 1 voix"destinée à modifier la représentativité patronale. Le sujet des "class actions"doit être abordé avec la plus grande prudence, tout comme les sujets liés à la formation et au contrat d'évolution que les partenaires sociaux se réapproprient dans les négociations en cours ", ajoute-t-il.
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