Qui paiera la note des réformes Attali ?

Appliquer le rapport Attali, combien ça coûte ? L'ancien conseiller de François Mitterrand, lors de son audition mercredi par les députés, a remis une note aux parlementaires sur " le chiffrage et les conditions financières de mise en oeuvre du rapport " . Mais il a douché les espoirs en leur indiquant qu'ils ne " devaient pas s'attendre à trouver un tableau de chiffres avec à gauche dépenses et à droite recettes " . Gilles Carrez, rapporteur général UMP du Budget à l'Assemblée estime d'ailleurs qu'il va falloir "approfondir le sujet du financement". Si Jacques Attali refuse de chiffrer plus précisément les conséquences des 316 mesures proposées par sa commission, c'est pour éviter que l'on se focalise sur cette évaluation. La note de 11 pages mise à disposition des députés précise en préambule que " la plupart " des propositions " n'induisent aucun coût et nombreuses sont celles qui entraîneront des économies substantielles ".Ce programme, a précisé Jacques Attali, a été " chiffré avec un seul objectif, celui de la réduction de la part de la dépense publique dans le PIB d'un point tous les ans " . Pour tenir cet engagement, les maîtres mots du rapport Attali sont le redéploiement des dépenses existantes vers des secteurs prioritaires. C'est le cas par exemple des décisions concernant l'enseignement primaire. D'autres s'équilibreront entre elles comme dans le cas de la baisse du coût du travail financé par le transfert de cotisations sociales vers la TVA ou la CSG.FINANCEMENTS PRIVESReste cependant les mesures dont le coût budgétaire est important comme la création de 10 pôles universitaires d'excellence, la mise en place du très haut débit ou la construction de 10 Écopolis. Des financements privés seront sollicités notamment pour les campus universitaires et le très haut débit. Mais il devrait rester environ 20 milliards d'euros à la charge des pouvoirs publics. La note suggère des pistes. Par exemple, si les deux tiers des investissements pour le déploiement du très haut débit pourront être pris en charge par le privé, le tiers restant, soit 13 milliards, devra l'être par les pouvoirs publics. Et les auteurs d'évoquer un redéploiement des aides aux entreprises aujourd'hui distribuées par l'État et les collectivités territoriales.En ce qui concerne la création d'un contrat d'évolution censé remplacer contrat de transition professionnelle, dont le coût total brut annuel se monterait à 10 milliards d'euros, la commission estime que, sous l'hypothèse de la création de 500.000 emplois sur trois ans, le dispositif s'autofinancerait à moitié. Les 5 milliards manquants pourraient être mobilisés via un redéploiement des dépenses de formation professionnelle et un abaissement du plafond de l'indemnisation chômage. Reste à convaincre les partenaires sociaux...
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