La France a cédé du terrain en Europe et aux États-Unis

Hervé Novelli l'a bien précisé. Il ne souhaite pas se cacher derrière la flambée de la facture énergétique pour expliquer la dégradation continue du déficit commercial tricolore. Ni derrière l'appréciation de l'euro face au dollar, appréciation qui rogne lentement mais sûrement la compétitivité des produits français. D'autant plus que l'exemple allemand mettrait à bas ces explications. Dans un environnement macroéconomique similaire, nos voisins d'outre-Rhin devraient afficher un excédent commercial supérieur à 160 milliards en 2007. Néanmoins, on ne peut pas omettre le fait que la facture énergétique, bien qu'en repli de 1,3 milliard d'euros, s'est élevée à 45,2 milliards d'euros en 2007 selon les Douanes.Toutefois, cette réalité ne peut faire oublier le fait que, en raison de la faiblesse de la compétitivité industrielle de la France, la progression des exportations a ralenti entre 2006 et 2007 (+ 3 % contre + 8,6 % en 2006). Ce ralentissement des exportations est d'autant plus dommageable qu'il a été observé dans deux secteurs autrefois points forts de l'économie française, l'automobile (+ 0,2 % entre 2006 et 2007) et les biens d'équipement (+ 0,1 %). En revanche, les importations réalisées dans ces deux secteurs ont respectivement progressé de 11 % et 2,7 %.DYNAMISME DE L'AGROALIMENTAIREHeureusement, tout n'est pas noir. Quelques secteurs tirent encore leur épingle du jeu, notamment l'agroalimentaire, dont les exportations ont avancé de 7,6 % en 2007. La répartition géographique des échanges témoigne clairement du fait que les produits " made in France " se font de plus en plus rares à l'étranger, conséquence notamment de la diminution du nombre d'entreprises exportatrices (- 1.000 à 156.674). Exception faite des exportations vers l'Asie (+ 7,3 %) et l'Afrique (+ 5,4 %), en progrès, la France a vu ses parts de marché reculer quasiment partout. Sur le Vieux Continent, les exportations dans la zone euro, qui représentent les deux tiers de nos exportations globales, ont ralenti ; celles en direction du Royaume-Uni se sont stabilisées. Hors d'Europe, les ventes aux États-Unis et au Proche et Moyen-Orient ont respectivement reculé de 5,5 % de 0,4 %.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.