Richard Murphy : " Une subvention de l'État à l'industrie financière "

Approuvez-vous la réforme que le gouvernement britannique s'apprête à passer pour taxer les non-domiciliés ?Cela va dans la bonne direction, mais c'est insuffisant. Le gouvernements'apprête à conserver le principe des non-domiciliés. Ce n'est pas acceptable.Mais les non-domiciliés vont désormais avoir à payer un impôt d'au moins 30.000 livres (40.000 euros). N'est-ce pas un progrès ?Non, ce n'est pas un impôt. C'estune somme forfaitaire qui va leur permettre de ne pas payer d'impôt. Pourles plus riches, cela représente de toute manière une somme dérisoire. Les seuls que cela va affecter sont ceux quitravaillent en Grande-Bretagne pourdes entreprises étrangères et qui ne sont pas les plus riches. Cela va contre le principe de base de l'égalité de tous devant l'impôt.Dès lors, que devrait faire le gouvernement britannique ?Il faut abolir la règle des non-domiciliés. À part l'Irlande, aucun autre pays au monde ne possède une telle loi. La règle des non-domiciliés concerne des gens qui vivent l'essentiel du temps en Grande-Bretagne mais paient leurs impôts dans un autre pays. Souvent, ce sont des gens nés à l'étranger, qui ont " l'intention " de rentrer dans leur pays à terme. C'est une règle qui vient de la période coloniale, du temps de l'Empire britannique. Maintenant que les bateaux à vapeur sont remplacés par des avions et qu'il est possible de voyager rapidement à travers la planète, il n'existe aucune justification pour une telle loi, qui fait du Royaume-Uni un paradis fiscal. C'est un abus du système. La règle des non-domiciliés équivaut à une subvention déguisée à l'industrie financière britannique [parce que cela incite les plus riches à s'installer au Royaume-Uni, Ndlr]. C'est une aide de l'État cachée, et les autres pays européens devraient faire intervenir Bruxelles.Les non-domiciliés n'apportent-ils pas d'importantes richesses en Grande-Bretagne ?Il est faux de dire que les plus riches partiront si la règle des non-domiciliés est modifiée. Un récent sondage de la Society for Trust & Estate Practioners [association qui représente une partie des sociétés de gestion de fortune, Ndlr] souligne que seuls 4,5 % des non-domiciliés ont l'intention de partir de Grande-Bretagne si la règle est modifiée. Cela signifie que 95 % vont rester. Les non-domiciliés sont à Londres parce que c'est l'endroit où il y a la plus forte concentration au monde de services financiers. C'est cela qui les attire.
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