Sylvia Schenk : " Cela donne une vision catastrophique de l'élite "

Il y a eu les scandales de corruption chez Siemens et Volkswagen et maintenant la fraude fiscale du doyen des grands patrons, sans compter les salaires très élevés que certains s'accordent. Doit-on conclure que les principes éthiques de l'économie et de la société allemandes se sont effondrés ?C'est peut-être aller un peu loin. Mais, en tous les cas, cela donne une vision catastrophique de l'élite. Elle pense plus à son propre porte-monnaie qu'à ses responsabilités sociales.Klaus Zumwinkel n'avait pourtant pas cette image jusqu'à présent...Ce qu'il a fait est pourtant inacceptable. La fraude fiscale n'est pas un délit anodin malgré ce qu'en pensent un certain nombre de personnes. Les dégâts qui découlent de cette affaire pour le monde économique allemand sont immenses. Le ministre des Finances a indiqué que le plus gros danger pour l'économie sociale de marché était les excès actuels de certains patrons. Y voyez-vous aussi un tel risque ?C'est un peu exagéré. Mais je ne peux pas totalement l'exclure. Les différences entre les couches sociales les plus riches et les moins favorisés ne font que s'aggraver. Les récentes élections régionales ont montré une percée très nette du parti de gauche, die Linke. De plus en plus d'électeurs sont déçus. C'en est une conséquence.La révélation de ces scandales en peu de temps et la réaction dans la société prouvent-elles un retour aux valeurs qui ont fait longtemps la cohérence socio-économique allemande ?Indéniablement. Il y a une dizaine d'années, la corruption n'était pas un sujet. Depuis, un certain nombre d'accords internationaux ont vu le jour qui ont été progressivement transformés dans les législations nationales. Et maintenant en Allemagne aussi, les procureurs ont les outils à disposition pour lutter activement contre la corruption même s'ils n'ont pas encore suffisamment de personnel. Vit-on les prémices d'une nouvelle époque pour la Deutschland AG ?Certainement. Il y a des pays comme les États-Unis où la réglementation en matière de corruption est nettement plus stricte que le cocon dans lequel vivait la vieille garde de la Deutschland AG.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.