L'aide européenne et américaine est indispensable au Kosovo

ÀPristina, l'une des rares avenues à présenter un revêtement encore viable porte le nom de Bill Clinton. Un symbole qui résume bien à la fois la situation économique précaire du Kosovo et le rôle que la classe politique kosovare espère voir jouer par les États-Unis. Dans un " pays " où 45 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté de 1,50 euro par jour et où le salaire mensuel moyen est de 220 euros, l'aide étrangère est jugée vitale pour assurer une période post-indépendance sans trop de turbulences.Dans cette optique, l'administration Bush a promis à plusieurs reprises qu'elle sera aux côtés du Kosovo sans pour autant avancer des chiffres précis en matière d'aides ou de prêts financiers. Selon une étude récente du Peterson Institute, près de 2 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour rebâtir les infrastructures d'un pays sinistré et pour redonner de la vigueur à l'embryon d'industrie hérité de la période communiste. Mais rien ne dit que Washington fera un geste financier immédiat. Lors d'un panel organisé par le Congrès américain à la fin 2007, plusieurs experts, notamment ceux de l'Américan Enterprise Institute, un think tank libertarien de Washington, ont réclamé que l'actuelle administration fasse pression sur le futur gouvernement kosovar pour qu'il libéralise d'abord l'économie par le biais de privatisations.LUTTE CONTRE LA CORRUPTIONMais, dans la perspective d'un blocus serbe, Pristina sait que son salut passe par l'Union européenne, qui reste son premier partenaire commercial. Sans même évoquer l'adhésion à l'UE, les indépendantistes kosovars espèrent que Bruxelles va mettre en place des programmes économiques destinés à employer une partie des 30.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail, soit cinq à six fois la capacité d'absorption du Kosovo. De même, Pristina souhaite que les Européens soient plus souples dans les demandes de visa déposées par ses ressortissants, car l'argent transféré par la diaspora contribue à apaiser les tensions sociales et à compenser les effets de la pauvreté.Mais c'est dans l'assainissement de l'environnement des affaires que de nombreux Kosovars comptent sur Bruxelles. Avec pour référence les efforts et pressions exercés par les Européens pour lutter contre la corruption en Roumanie et en Bulgarie. À peu près en vain, il est vrai...
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