Les cotisations sociales dans le collimateur du Medef

Il n'est pas question d'aborder l'idée de transférer les cotisations chômage vers la retraite, lors de la prochaine négociation de la convention d'assurance chômage. Il faut plutôt inventer des solutions qui permettent d'alléger les charges. " Michel de Virville, le nouvel homme fort des relations sociales au Medef, a été très direct vendredi devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis) dont il était l'invité. Pour sa première intervention publique, le tout récent double président de l'Unedic et de la commission relations du travail et emploi du Medef s'est livré à un tour d'horizon d'une actualité sociale riche.Il a ainsi semblé plutôt réservé quant à la possibilité d'aboutir à un accord entre partenaires sociaux sur la représentativité syndicale. Mais, surtout, Michel de Virville a, en pointillé, indiqué quel serait le prochain cheval de bataille de l'organisation patronale : la modification de l'assiette de financement de la protection sociale. Un sujet certes récurrent pour le Medef mais qui va manifestement prendre une nouvelle ampleur.Ainsi, Michel de Virville réfute l'idée de conditionner les allégements de cotisations patronales à la politique salariale des entreprises : " Il ne faudrait pas oublier que ces abattements ne sont pas un cadeau mais une compensation " du passage aux 35 heures et que " la France reste le pays où les charges sur les salaires sont les plus élevées ".REMETTRE LA TVA SOCIALE A L'ORDRE DU JOUROn voit tout l'intérêt du Medef à renforcer ce discours à quelques semaines de la mise en place de la " revue générale des prélèvements obligatoires [RGPO] " qui va permettre, selon le gouvernement, de repenser tous les prélèvements " à enveloppe constante ". D'où l'intérêt de l'organisation patronale pour la fiscalité écologique que le candidat Sarkozy souhaitait faire passer " de 2,5 % à 5 % du PIB ". D'où aussi son souhait de voir rebondir le débat sur la TVA sociale. D'où, enfin, sa récente offensive en faveur du mécanisme de l'intéressement pour relancer le pouvoir d'achat (lire "La Tribune" du 22 février). Les primes d'intéressement sont en effet exonérées de toutes cotisations sociales. Et la proposition du Medef de faire bénéficier les entreprises d'un crédit d'impôt égal à 30 % des sommes versées dans le plan d'intéressement équivaudrait à faire payer en partie le... contribuable.Points communs à tous ces sujets : fiscaliser progressivement le financement de la protection sociale pour soulager le poids des cotisations pesant sur la masse salariale. Dans l'esprit du Medef, cela devrait commencer par la politique familiale, actuellement à la charge des entreprises.Assurance chômageMichel de Virville a confirmé que la négociation sur la prochaine convention d'assurance chômage, applicable au 1er janvier 2009, aura bien lieu " au premier semestre ". Devant l'Ajis, il s'est refusé à dire s'il serait le chef de file de la délégation patronale et quels seraient les contours de cette nouvelle convention. Il a tout de même rappelé que celle-ci serait étroitement liée à d'autres chantiers ouverts : réforme de la formation professionnelle, rôle spécifique de l'Unedic dans la politique de l'emploi, après la fusion avec l'ANPE.
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