Nicolas Sarkozy veut refonder dès 2009 la politique agricole européenne

Pour le premier Salon de l'agriculture de son quinquennat, Nicolas Sarkozy a promis samedi une véritable " refondation " de la politique agricole commune (PAC) et affiché une grande fermeté dans les négociations à l'OMC. Un " bilan de santé " de la PAC sera dressé durant la présidence française de l'Union européenne du second semestre, et " une véritable discussion " aura lieu sur le sujet avec chacun de nos partenaires, a déclaré le chef de l'État, bien décidé à se saisir de ce dossier.La " refonte " de la politique agricole européenne sera engagée sans tarder. Pourquoi attendre le rendez-vous de 2013 ? a-t-il expliqué en substance aux agriculteurs, alors que la hausse des prix des matières premières agricoles sur le marché mondial change la donne. " Les agriculteurs ne veulent pas être des fonctionnaires, ni des subventionnés ", a expliqué Nicolas Sarkozy. " Sur la PAC, je veux la rupture avec le conservatisme et l'immobilisme ", a-t-il lancé.PREFERENCE COMMUNAUTAIRECette refondation de la PAC se fera " en totale cohérence avec nos objectifs politiques de 2013 ", a ajouté le chef de l'État pour rassurer le monde paysan, qui a plutôt bien accueilli son discours. " Il y a un travail immense qui doit être conduit sur la politique agricole commune, pour l'adapter aux nouveaux défis. Je vais prendre mes responsabilités, je suis décidé à jouer un rôle offensif sur ce sujet essentiel ", a-t-il précisé.Prudent, le président de la République a toutefois donné peu de précisions. Il a indiqué qu'il se battrait pour la préférence communautaire, c'est-à-dire donner la préférence commerciale aux productions communautaires face aux importations, ce qui ne peut qu'être approuvé par l'ensemble du monde paysan. Cette démarche est néanmoins prohibée, en cas d'obstacles arbitraires, par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais, pour Nicolas Sarkozy, " l'OMC n'est pas une donnée extérieure qui nous est imposée " : " l'Europe doit faire preuve d'une résolution beaucoup plus grande pour défendre ses intérêts ".En revanche, pour la structure de la PAC de l'après-2013, le chef de l'État ne s'est pas dévoilé. Et pour cause. Car le monde paysan en France connaît des situations très diverses, et ce qui est favorable aux céréaliers ne l'est pas forcément pour d'autres, par exemple les éleveurs hors sol victimes de l'envolée des prix des grains. Nicolas Sarkozy souhaite une agriculture plus compétitive et plus intensive, moins dévoreuse de subventions. D'ailleurs, si les caisses sont vides en France, elles ne sont pas mieux garnies au niveau européen. Et le budget pluriannuel de l'Union pour la période qui s'ouvre après 2013 ne devrait pas être aussi dépensier qu'actuellement. Le Parlement européen aura son mot à dire sur la nouvelle PAC. Il devrait davantage insister pour soutenir la recherche et l'innovation que l'agriculture. En effet, Nicolas Sarkozy a observé que, " grâce à des prix rémunérateurs que les agriculteurs européens obtiendront, ils trouveront de nouvelles perspectives ". C'est également la position de la Commission européenne. Bruxelles souhaite réorienter les aides aux exploitations, notamment en faveur du développement rural.La bonne bouffe classée par l'unesco ?" L'agriculture et les métiers qui la façonnent chaque jour sont à l'origine de la diversité gastronomique de notre pays ", a déclaré Nicolas Sarkozy. Selon lui, " nous avons la meilleure gastronomie du monde [...]. C'est pourquoi je souhaite que la France soit le premier pays à déposer dès 2009 une candidature auprès de l'Unesco pour permettre la reconnaissance de notre patrimoine gastronomique au patrimoine mondial ", a-t-il lancé.
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