L'Europe suscite de plus en plus de craintes en France

Les Français attendent beaucoup de l'Europe, mais ils craignent l'Europe telle qu'elle se construit. C'est le principal enseignement que l'on peut tirer du sondage réalisé par l'institut BVA pour La Tribune, alors que débute aujourd'hui la présidence française de l'Union européenne pour six mois. Sur tous les grands sujets économiques, presque deux Français sur trois déclarent avoir des attentes importantes à l'égard de la construction européenne.Ainsi, ils sont 64 % à vouloir que l'Union s'occupe du niveau des prix, 62 % du chômage, ou encore 61 % de l'économie en général. Leur attente de l'Europe s'amenuise toutefois quand il s'agit des impôts (57 %) ou du pouvoir d'achat (52 %). En revanche, un Français sur trois (33 %) perçoit la construction européenne comme une source de crainte, un sur trois plutôt comme un espoir (30 %), alors que le dernier tiers (37 %) ne se prononce pas, selon un autre sondage de BVA réalisé pour Ouest-France. Il faut dire qu'il y a cinq ans deux Français sur trois (61 %) disaient percevoir la construction européenne comme une source d'espoir. On mesure ainsi combien l'image de l'Europe s'est dégradée en France dans l'intervalle. L'action de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Union européenne de juillet à décembre rapprochera-t-elle les Français de l'idéal européen ? Le chef de l'État, qui intervenait, hier soir, sur France 3 (voir ci-contre), veut privilégier des projets concrets, comme la lutte contre certains fléaux qui préoccupent les citoyens, tels l'immigration clandestine ou encore le réchauffement climatique. Il souhaite aussi insister sur la dimension protectrice de l'Europe. Les sondages sur le sentiment des Français à la fin de la présidence européenne de Nicolas Sarkozy donneront une idée plus claire sur le degré de sa réussite.UN SENTIMENT DE MOROSITE GENERALISEEn tout cas, les résultats du sondage BVA confirment le sentiment de morosité généralisé enregistré à l'échelle de toute l'Europe par le dernier Eurobaromètre, publié par la Commission de Bruxelles le 24 juin. La plus grande partie des personnes interrogées pensent que la situation de l'emploi (39 %) et de l'économie (46 %) devrait se détériorer dans leur pays au cours des douze prochains mois. Un pessimisme dont le principal facteur " est apparemment l'inquiétude liée à la hausse des prix et à l'inflation ", selon la Commission. Pour la première fois, il s'agit du sujet de préoccupation le plus mentionné (37 %), une hausse de 11 points par rapport à l'Eurobaromètre de l'automne 2007 et de 21 points par rapport à celui de l'automne 2006. Le chômage, cité par 24 % des personnes interrogées, arrive en deuxième position, devant l'insécurité et la situation économique (20 %), le système de santé (19 %), les retraites (12 %) et l'immigration (11 %).
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