Les agriculteurs opposés à la Constitution européenne

Le congrès de la FNSEA est en passe d'avoir le même succès auprès des hommes politiques que le Salon de l'agriculture ! Le premier syndicat agricole, qui tient depuis mardi son 59e congrès au Mans (Sarthe), verra défiler aujourd'hui, outre le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, le premier secrétaire du PS François Hollande, le président de l'UDF François Bayrou et le président du groupe communiste à l'Assemblée Alain Bocquet.Seul ce dernier, toutefois, est en phase avec la position des agriculteurs sur l'Europe. Près de 69 % d'entre eux ont l'intention de voter non au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne, et 31 % seulement pour le oui, selon un sondage Ifop pour Ouest-France.Les agriculteurs peuvent-ils encore changer d'opinion ? C'est peu probable, quand bien même le sondage Ifop fait apparaître que 42 % des sondés n'ont pas encore arrêté leur choix. "Le sondage est fidèle à l'ambiance dans les campagnes", estime Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA. A la veille du dernier Salon de l'agriculture, ce dernier insistait déjà sur l'irritation des agriculteurs devant l'excès de règlements européens et de contrôles. "Les modalités d'application de la réforme de la politique agricole commune irritent les agriculteurs. L'ambiance dans les campagnes a été alourdie par toute la réglementation qui est arrivée dans nos campagnes à la veille de Noël", expliquait alors Jean-Michel Lemétayer.Deuxième puissance. Le président de la FNSEA, qui est seul candidat à sa succession, a pris soin de rappeler, hier, que son syndicat ne donnera "pas de consigne de vote" pour le référendum sur le Traité constitutionnel. "Ce n'est pas le rôle de la FNSEA, organisation syndicale, de se prononcer sur ce vote", a expliqué Jean-Michel Lemétayer. A titre personnel, il n'en a pas moins pris position en faveur de la Constitution européenne. "Grâce à l'Europe, l'agriculture française est devenue la deuxième puissance agricole au monde, a-t-il plaidé hier. Nous avons besoin d'Europe, de plus d'Europe, et d'une Europe qui fonctionne mieux au service de ses citoyens et de son économie."Comme beaucoup d'autres électeurs, la plupart des agriculteurs ne répondront pas à la question posée, manifestant plutôt leur ras-le-bol des tracasseries communautaires et des crises de leurs secteurs respectifs. C'est tellement vrai que les partisans du non sont sensiblement plus nombreux chez les céréaliers (86 %), les viticulteurs (84 %), les producteurs de viande (90 %) et les éleveurs de porcs et de volailles (87 %).P. G.
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