Un week-end qui n'affiche plus complet

La traditionnelle feria de Nîmes n'aura pas été totalement gâchée par ce jour de Pentecôte travaillé. Le département du Gard avait fixé la journée de solidarité le lundi de Pâques pour préserver la feria qui attire chaque année 1 million de personnes sur cinq jours, dont 60 % de visiteurs extérieurs au département. Et l'organisateur des corridas avait concocté pour lundi une belle affiche afin de retenir le public une fois le week-end passé. Mission accomplie. "Pour ce lundi, nous avons déjà vendu quasiment tous les billets", expliquait-on hier à la billetterie des arènes.Toutefois, si le pire a été évité, le bilan n'est pas bon comparativement aux autres années. Sur l'ensemble de la feria, le nombre de billets écoulés a baissé de 10 % par rapport à l'an passé. "Si tous les hôtels du centre affichent complet, ceux qui sont proches de la périphérie présentaient un taux d'occupation de 71 % pour la nuit de dimanche à lundi contre 100 % habituellement", relevait, hier, le directeur de l'office de tourisme de Nîmes. "Ce week-end tronqué portera atteinte à l'ensemble du tourisme français car il donne d'habitude le coup d'envoi de la saison touristique", a-t-il ajouté.Désaffection. Dans le nord-ouest de l'Hexagone, pas de quoi se réjouir non plus. La journée de lundi était calme au Mont-Saint-Michel, où l'affluence des visiteurs ne correspondait pas à celle d'un week-end de Pentecôte. Dimanche, on a constaté seulement 2.000 passages de véhicules vers le site contre 4.500 l'an passé. "Nos hôteliers parlent d'un petit week-end avec des taux de remplissage de l'ordre de 50 %", expliquait-on à l'office de tourisme de Saint-Malo. Au Grand Hôtel des Thermes de Saint-Malo, on confirme une "petite baisse" de fréquentation avec un taux d'occupation de l'ordre de 85 % contre 100 % lors des autres années.Sur la côte normande, la désaffection est assez marquée. "Pour la nuit du dimanche au lundi, le nombre de nuitées dans nos trois hôtels deauvillais, hors séminaires et invités, a chuté de 65 %", relève la direction de la communication des hôtels Normandy, Royal et Golf du groupe Barrière. "Nous sommes loin des records de fréquentation, c'est vrai. Mais les mois d'élections [référendum le 29, Ndlr] ne sont jamais favorables à une forte consommation touristique. Et notre activité est de plus en plus lissée tout au long de l'année", tempère la directrice de l'office du tourisme de Deauville.Pour expliquer ces moindres performances, certains accusent surtout le flou qui régnait jusqu'à vendredi. "Pour les familles, il y avait trop d'incertitudes. Les enfants auront-ils école ? Les transports seront-ils perturbés ? Ces questions restées en suspens dissuadent de partir en week-end", note-t-on chez Donatello, le spécialiste des courts séjours en Europe, dont l'activité pour ce week-end a été "celle d'un week-end classique". Même écho chez Nouvelles Frontières, qui a vu ses réservations diminuer de 25 % à 30 %.Le Syndicat national des agents de voyages et tour-opérateurs se voulait rassurant : "ceux qui avaient prévu de partir sont partis, quitte à prendre une journée de RTT".Anne-Laure Robert
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.