Le résultat net des entreprises publiques a doublé en 2004

Les entreprises privées n'ont pas été les seules à profiter de la reprise économique en 2004. Les entreprises publiques ont vu leurs résultats financiers nettement progresser, comme l'indique le rapport de l'État actionnaire publié hier soir par Bercy. Au 31 décembre dernier, l'État contrôlait 1.288 entreprises, soit 159 de moins qu'à la fin 2003. Cette cure d'amaigrissement s'est réalisée dans un contexte de nette amélioration de la santé financière du secteur public.L'énergie en vedette. En données combinées (au sens comptable de consolidées), le résultat net part du groupe a doublé à 7,6 milliards d'euros (3,7 en 2003). L'Agence des participations de l'État (APE) relève qu'en 2004 "tous les secteurs d'activité enregistrent un résultat positif alors qu'en 2003 les entreprises de l'armement-aéronautique et des infrastructures de transport présentaient des résultats négatifs".Cependant, on peut noter que certains secteurs ont contribué bien plus que d'autres au rendement du "holding" État l'an dernier : c'est particulièrement le cas de l'énergie qui représente près de la moitié du résultat (3,8 milliards d'euros) et de France Télécom qui y contribue pour plus d'un tiers (2,5 milliards d'euros), confirmant son redressement financier, après la perte record de 2002 qui avait obligé l'État à recapitaliser l'entreprise publique.Cette amélioration des performances des entreprises publiques a permis à ces dernières, notamment EDF, RFF (Réseau Ferré de France) et France Télécom, de réduire leur endettement. Les dettes financières nettes diminuent de plus de 15 milliards à 183 milliards d'euros.La meilleure gestion de ses participations, après les catastrophes (Crédit Lyonnais, France Télécom) permet à l'État actionnaire de percevoir des dividendes en très nette progression à 2,8 milliards d'euros après 1,2 milliard l'année précédente. Et ce n'est pas fini : pour la direction du Trésor, la tendance à l'amélioration des résultats du secteur public "doit pouvoir être poursuivie". L'augmentation du chiffre d'affaires du groupe combiné (4,8 %) "demeure inférieure" à celle des entreprises industrielles du CAC 40 (7,6 %). Comparaison n'est pas raison, mais ce rapprochement est tout un symbole !Lisibilité des comptes. Autre enseignement de ce rapport : les engagements hors bilan des entreprises publiques s'établissent à 171 milliards d'euros. Ils sont constitués pour les deux tiers par les retraites des salariés. L'APE a passé beaucoup de temps avec les entreprises pour améliorer la lisibilité de leurs comptes, dans la perspective du passage aux normes comptables IFRS. La Poste a dû augmenter ses engagements hors bilan pour faire face à la charge des pensions servies par l'État à ses fonctionnaires.Le rapport fait aussi le point sur l'exercice par l'État de sa fonction d'actionnaire. On apprend que l'APE a participé à près de 400 conseils d'administration ou comités spécialisés. Les effectifs de l'APE sont de 61 personnes, contre 45 avant sa création. En 2004, l'État a cédé pour 5,6 milliards d'euros de participations et a réalisé le même montant depuis le début de cette année, avant prise en compte de la privatisation des autoroutes, en débat ce matin à l'Assemblée nationale.Anne Eveno et Philippe Mabille
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.