Droit opposable au logement : " Ce dispositif est un leurre "

Que pensez-vous du projet du gouvernement instituant le droit au logement opposable ?Ce dispositif est un leurre. D'une part, il est flou. Et il faut veiller à ce qu'il ne débouche pas sur une nouvelle défausse de l'État vers les collectivités locales. Celles-ci risquent, une nouvelle fois, de ne pas avoir les moyens d'assumer ce nouveau transfert de charges. D'autre part, c'est un leurre parce que, au travers de la mise en oeuvre d'un droit nouveau, le gouvernement tente de masquer son échec. Depuis cinq ans, la construction est certes repartie, mais elle profite à un nombre très limité de citoyens - ceux qui ont les moyens et bénéficient d'avantages fiscaux - mais pas au plus grand nombre, c'est-à-dire aux familles modestes et aux couches moyennes.Le haut comité pour le logement des personnes défavorisées propose de créer un syndicat du logement d'Île-de-France pour mettre en oeuvre ce droit au logement. Y êtes-vous favorable ?La région demande, depuis 2004, d'être reconnue comme l'autorité organisatrice du logement. Elle pourrait ainsi s'engager dans des programmes de construction de logements sociaux, aux côtés des bailleurs et avec l'accord des communes et intercommunalités qui garderaient la compétence opérationnelle. Elle jouerait un rôle de chef de file pour permettre un aménagement équilibré du territoire et faire en sorte qu'on ne construise pas davantage de logements sociaux là où il y en a déjà beaucoup. Toutefois, un tel rôle suppose une réforme des règles institutionnelles telles que fixées par la loi de 2004. Surtout, nous ne sommes prêts à accepter cette nouvelle compétence quesi l'État transfère tous les moyens financiers correspondants, c'est-à-dire l'ensemble des aides à la pierre. La région sera-t-elle candidate à l'expérimentation de ce droit ?En l'état actuel du dispositif, la région n'est pas candidate à l'expérimentation du droit opposable au logement. Il faudrait déjà en connaître les modalités de mise en oeuvre. Surtout, il ne peut pas y avoir de droit opposable s'il n'y a pas une construction suffisante de logements sociaux et très sociaux et une réponse à la hauteur des enjeux sur l'hébergement d'urgence. Tout cela est de la responsabilité de l'État. Il doit reprendre la main. Et pas seulement pour faire appliquer la loi SRU.Sortie de criseLes discussions du week-end ont abouti. Le gouvernement a dévoilé hier son " plan d'action " pour le logement en 2007. Outre la mise en oeuvre du droit au logement opposable, 17.000 logements très sociaux (Plai et Plus) de plus seront programmés, soit un total de 80.000 sur 160.000 logements sociaux. Par ailleurs, 27.100 places nouvelles pour l'hébergement d'urgence seront créées. Les enfants de Don Quichotte ont annoncé qu'ils mettraient fin à leurs campements.
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