Fillon repousse le dossier du cumul emploi-retraite à 2008

Par latribune.fr  |   |  416  mots
Le cumul emploi-retraite ne sera pas déconnecté du rendez-vous de 2008 sur les retraites. C'était implicite puisque la mesure ne fait pas partie des mesures fiscales et sociales en faveur du travail et du pouvoir d'achat qui seront discutées au cours de l'été. Mais le Premier ministre l'a confirmé par écrit à Xavier Bertrand, ministre du Travail, dans une lettre que s'est procurée La Tribune. François Fillon confirme " qu'il est préférable que ce sujet soit traité lors du grand rendez-vous prévu par la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites. La question du cumul emploi-retraite est difficile en raison de la multiplicité des régimes de retraite et de la complexité des règles " . Le Premier ministre indique également à son ministre : " Nous devons nous efforcer, en concertation avec les partenaires sociaux, de simplifier et d'améliorer les règles du cumul d'un emploi - même partiel - avec une retraite. De manière générale, au-delà du sujet du cumul emploi-retraite stricto sensu, toute disposition allant dans le sens de l'activité au-delà de 60 ans est à privilégier. "" UN VRAI DANGER"Le Premier ministre est donc allé dans le sens de son ministre du Travail qui ne souhaitait pas se précipiter sur le sujet. Cela satisfait également Danièle Karniewicz, présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, qui rappelait que le gouvernement réfléchissait encore il y a peu à assouplir les règles strictes du cumul emploi-retraite. Celles-ci prévoient qu'un salarié peut cumuler un salaire et une pension si le revenu combiné ne dépasse pas le dernier salaire avant la retraite ou, pour les bas salaires, 1,6 Smic. La présidente de la Cnav estime en effet que le fait d'assouplir les règles, via un déplafonnement notamment, " revient à dire que la retraite est insuffisante et qu'il faut continuer à travailler. C'est un vrai danger car il ne faut pas que ce soit un quatrième pilier de la retraite, après le troisième qui est celui de la capitalisation. Ce n'est pas un message positif pour les Français qui ont déjà peur pour leur retraite. Ce serait aussi une aubaine pour les entreprises qui pourraient embaucher des retraités à des bas salaires ". Selon elle, " seule la surcote peut vraiment favoriser l'emploi des seniors ". Celle-ci permet en effet au salarié âgé de 60 ans et ayant cotisé durant quarante ans d'améliorer le montant de sa pension en continuant à travailler.