Le lundi de Pentecôte redeviendrait un jour férié dès 2008

Par latribune.fr  |   |  497  mots
Le lundi de Pentecôte est devenu, depuis l'instauration de la journée de solidarité en faveur des personnes dépendantes en 2005, synonyme de désorganisation dans le pays. La France est en effet coupée en deux : 52 % des salariés français ne travaillent pas le lundi de Pentecôte et la très grande majorité des services publics ne fonctionnent pas, mais 70 % des entreprises étaient ouvertes en 2007. Cette hétérogénéité pose des problèmes très concrets. Ainsi, l'école est fermée aux élèves, alors que de nombreux parents travaillent. Également, les routiers sont censés travailler le lundi de Pentecôte, mais la circulation est interdite aux véhicules de plus de 7,5 tonnes, pour des raisons de sécurité routière, compte tenu des retours de week-end de nombreuses familles.D'ULTIMES ARBITRAGESFace à cette confusion, le gouvernement aurait, selon nos informations, tranché en rétablissant le lundi de Pentecôte chômé dès cette année. Les ultimes arbitrages devaient être rendus ce matin. Le principe serait d'instaurer un système " à la carte ", laissant entreprises et salariés choisir par la négociation la mise en oeuvre de la journée de solidarité. Le Premier ministre suivrait ainsi les recommandations du secrétaire d'État chargé de la prospective, Éric Besson, qui s'était vu confier l'été dernier une mission d'évaluation et de propositions sur la mise en oeuvre pratique de la journée de solidarité. Une option également soutenue par le ministre du Travail et de la Solidarité, Xavier Bertrand.Cette évolution nécessitera une mesure législative. Actuellement, la date de la journée de solidarité est fixée par accord collectif ou, à défaut d'accord, au lundi de Pentecôte. Une loi spécifique (éventuellement à l'occasion d'une niche parlementaire) ou une disposition rattachée à un projet de loi devrait donc supprimer toute référence au lundi de Pentecôte. L'objectif serait d'agir au plus vite, afin de rendre cette journée à nouveau fériée et chômée dès cette année, car le 8 mai tombant un jeudi et le lundi de Pentecôte le 12 mai, de nombreux Français devraient faire un grand pont. " Ce n'est pas un pont, c'est un viaduc ", souligne à ce sujet un membre du gouvernement. D'où la nécessité de communiquer rapidement en direction des Français, afin que chacun ait le temps de s'organiser.Si les modalités d'application ont créé des cafouillages, le principe de la journée de solidarité a constitué un " réel succès ", selon Éric Besson. Instituée après le traumatisme de la canicule de 2003, elle consiste en une journée de travail non rémunérée pour 86 % des salariés et en une contribution sociale " de solidarité " pour l'autonomie (CSA), prélevée sur les richesses créées par ce travail supplémentaire. Ce dispositif permet désormais de récolter plus de 2 milliards d'euros par an.