Le CNRS en manque de stratégie durable

Un manque cruel de gestion et de stratégie. Le rapport de la Cour des comptes épingle avec fermeté " l'absence de stratégie suivie dans la durée " au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), alors que quatre équipes de direction se sont succédé à la tête de l'organisme depuis 2000, qui ont mis en oeuvre " trois stratégies successives depuis 2003 " . En témoigne l'analyse du dernier contrat d'action pluriannuel signé en 2002, qui n'a jamais été appliqué. " Mais il est vrai qu'il n'était pas accompagné par une programmation des moyens financiers " du CNRS, tempère le rapport, qui constate néanmoins qu'une " profonde réforme " des structures décidée en 2005 n'a jamais été mise en oeuvre.Le rôle du CNRS, qui concentre un quart de la recherche publique civile, doit être clarifié dans un environnement en pleine mutation, soulignent encore les hauts magistrats. Selon eux " cette clarification doit porter en priorité sur les missions respectives du CNRS et des universités " . D'où leur demande au gouvernement de décider, après concertation, si le CNRS doit être un " fédérateur de recherches " , un " opérateur direct " ou une " agence de moyens au bénéfice d'une recherche conduite par les universités " .En conséquence de cette réorganisation, les missions respectives du CNRS doivent aussi être clairement distinctes de celles de l'Agence nationale de la recherche (ANR), qui assure les financements de projets, et de l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur. Une réforme rendue d'autant plus nécessaire, selon la Cour, par la hausse de 63 % sur la période 2007-2013, des programmes européens en faveur de la recherche et dont la conséquence est d'avoir élargi les domaines d'intervention de l'UE qui " intervient désormais plus largement sur des thématiques où le CNRS est impliqué " .DEVELOPPER LES PASSERELLESConcernant les recrutements, " un renouvellement sur dix ans de la moitié des effectifs permanents présents en 2006 " est prévu à cause des départs à la retraite des baby-boomers, explique la Cour, qui préconise le développement de " passerelles entre l'emploi des chercheurs, des enseignants-chercheurs et généralement toute autre forme d'activité " .
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