Le développement durable peine à s'imposer dans la campagne

La défense de l'environnement ? " C'est très important, mais actuellement pas prioritaire dans la campagne des municipales " , lance Jean-Paul Alduy, maire UMP de Perpignan (Pyrénées-Atlantiques). Les maires actuellement en campagne électorale ne subissent pas en effet la même pression sur l'environnement que celle qu'ont connue les candidats à l'élection présidentielle. L'emploi, le pouvoir d'achat, la sécurité sont des thèmes aujourd'hui nettement plus prégnants, admet le premier édile UMP d'une commune de 30.000 habitants qui souhaite rester anonyme.DES CHOIX DIFFICILESPlusieurs raisons expliquent ce recul des thèmes écologiques. D'abord, associations et ONG écolos sont peu actives. La Fondation Nicolas-Hulot, qui avait fait signer, à grands renforts médiatiques, sa charte de l'environnement à la quasi-intégralité des candidats à la présidentielle, est aujourd'hui en sommeil. Tout au plus s'est-elle contentée d'éditer un Guide de l'écoélecteur, sorte de vade-mecum destiné à sensibiliser les électeurs sur les questions environnementales.Ensuite, c'est sans doute parce que les Français connaissent leur maire mieux que n'importe quel autre homme politique. Et peuvent aisément juger, et sans intermédiaire, de ses actions en faveur de l'environnement. Le premier magistrat d'une commune a en effet bien des prérogatives en la matière. Il est en charge de l'urbanisation de sa commune (plan d'occupation des sols), de la collecte et du traitement des déchets et des ordures ménagères, de l'éclairage public, des transports publics, de la voirie, de la prévention des pollutions, des catastrophes naturelles et des inondations, et d'autres sujets encore qui ont tous à voir, de près ou de loin, avec la qualité de l'environnement.En première ligne depuis longtemps sur ces questions, les maires n'ont pas attendu pour se mettre à l'ouvrage. Ils furent les premiers bâtisseurs de zones piétonnes, puis édictèrent des règles et prirent des mesures qui, sous la pression grandissante de leurs administrés, ont fait de plus en plus place à la protection de l'environnement. Faire campagne et ensuite diriger une ville sans y introduire le développement durable " est inconcevable aujourd'hui ", affirme Jean-Louis Fousseret, maire PS sortant de Besançon (Doubs). " Et, même si certaines décisions sont difficiles à prendre, le courage d'un maire est de les assumer ", ajoute l'édile bisontin dans une allusion à " la campagne de presse virulente " qui tenta d'empêcher la piétonnisation de son centre-ville, dans les années 1970.Aujourd'hui, et en dépit de l'intérêt général qu'elles suscitent, c'est la construction des parcs éoliens qui interpelle les maires. Tout le monde en veut, mais pas dans son champ de vue. Demain, tout le monde les protégera ?
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