L'année 2008 marquera un tournant pour les régimes de retraites de base et complémentaires, l'accord Agirc-Arrco prenant fin au 31 décembre 2008. Pour les cadres, l'issue de la négociation sur les retraites complémentaires Arrco (ensemble des salariés) et Agirc (cadres) pèsera aussi lourd que le " rendez-vous 2008 " qui réformera les régimes de retraite de base. Les retraites complémentaires représentent en effet, en moyenne, 66 % de la retraite totale d'un cadre et 33 % pour un non-cadre.Le calendrier de cette négociation s'annonce compliqué : elle devra débuter après la réforme des régimes de base prévue à la fin du premier semestre 2008, mais ne pas cogner avec les élections prud'homales, programmées le 3 décembre, et qui permettent aux organisations syndicales de mesurer leur poids respectif. " Nous allons certainement devoir commencer les discussions la deuxième semaine de décembre, et proroger l'accord actuel d'un ou deux mois, affirme Danièle Karniewicz, chargée de la protection sociale à la CFE-CGC. Mais ce n'est jamais bon de proroger, cela accentue la pression pour l'aboutissement d'un nouvel accord qui fasse consensus. "Or le consensus est loin d'être acquis. Les partenaires sociaux, gestionnaires uniques des régimes complémentaires de retraite, divergent sur les objectifs du nouvel accord. Du côté des syndicats, la priorité sera de stopper la baisse du rendement, qui se traduit par une baisse du niveau des pensions. Les complémentaires utilisent un système de points pour le calcul du montant de la retraite. Or, l'accord de 2003 a reconduit un mode de calcul du point très défavorable aux futurs retraités, pour préserver leur équilibre financier : jusqu'au terme de l'accord Agirc-Arrco fin 2008 ou début 2009, le salaire de référence qui sert au calcul du nombre de points est fixé en fonction de l'évolution du salaire moyen, alors que la valeur du point évolue comme les prix (hors tabac).STOPPER L'EROSION" Je fais amende honorable, confesse Bernard Devy, président (FO) de l'Arrco. Nous n'avions pas anticipé en 2003 que le salaire moyen progresserait autant et provoquerait une baisse du rendement de 5 % à 6 % en cinq ans. Cela doit nous servir de leçon : il faut une corrélation entre l'augmentation du salaire de référence et l'augmentation des pensions. " Même revendication à la CGT, où on estime qu'il faut prendre le même indice pour le calcul du point et le salaire de référence, " soit la hausse des prix, soit la hausse des salaires ".Mettre fin à l'érosion du rendement aura cependant des conséquences sur l'équilibre des régimes complémentaires, menacés à court (Agirc) ou moyen terme (Arrco). " Il faudrait augmenter les cotisations patronales et salariales, et cotiser plus longtemps ", propose Danièle Karniewicz. Une piste qui se heurte à deux difficultés de taille : le refus du patronat d'augmenter les cotisations des employeurs et le faible taux d'emploi des seniors.Changement de présidence à l'AgircDominique de Calan, l'un des dirigeants de l'UIMM, a été élu hier en tant que candidat du Medef président de l'Agirc, le régime de retraite complémentaire des cadres. Il en était précédemment le vice-président. Sur fond d'affaire des fonds secrets de l'UIMM, la CFDT n'a pas participé au vote, et la CGT a voté contre. Le leader de la CFE-CGC, Bernard Van Craeynest, a été élu vice-président à l'unanimité.

latribune.fr

26 Sept 2008, 2:00

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