Le gouvernement fait un geste salarial en faveur des fonctionnaires

Syndicats et gouvernement ont poursuivi hier jusque tard dans la nuit leur dernier round de négociations sur le pouvoir d'achat des fonctionnaires. En milieu de soirée, le gouvernement a fait un geste en direction des syndicats en proposant une augmentation du point d'indice (qui sert de base au calcul du traitement) de 0,5 % au 1er mars et de 0,2 % au 1er octobre.Alors qu'hier matin André Santini, secrétaire d'État chargé de la Fonction publique, avait indiqué sur France 2 que les caisses étaient " vides ", le gouvernement a fait un effort. C'est en effet mieux que la proposition initiale de 0,5 %, qui représentait une dépense de 345 millions d'euros pour le budget de l'État.C'est cependant bien en deçà des souhaits des syndicats, au regard de l'inflation évaluée par le gouvernement à 1,6 % en 2008. Ce dernier le sait et parie sur un accord partiel avec une partie des organisations syndicales. À défaut d'accord sur les salaires, il peut espérer " un accord partiel sur la garantie individuelle de pouvoir d'achat ", analyse Gérard Aschieri (FSU).Il pourrait également emporter l'adhésion d'un certain nombre de syndicats sur la question du rachat des jours de RTT. Le gouvernement souhaite en effet permettre aux fonctionnaires de racheter la moitié du stock de jours de RTT accumulés sur trois ans sur les comptes d'épargne temps, soit douze jours, sur le modèle du rachat de quatre jours de RTT déjà effectué en 2007.GARANTIE INDIVIDUELLE DU POUVOIR D'ACHATPour ne pas braquer les organisations syndicales, le gouvernement avait entamé les discussions sur la méthodologie des négociations salariales à venir - qui seront désormais programmées une fois par an - et sur la mise en place d'un mécanisme de garantie individuelle du pouvoir d'achat (Gipa). Éric Woerth a détaillé le mécanisme présenté en décembre, qui doit permettre aux fonctionnaires de ne pas perdre de pouvoir d'achat au fil des ans. Ce dispositif devrait concerner les 17 % de fonctionnaires d'État qui ont perdu du pouvoir d'achat entre 2003 et 2006.Versé sous forme de prime, ce dispositif s'adresse aux agents dont les traitements ont évolué moins vite que l'inflation. En 2008, plus de la moitié des agents concernés toucheront 700 euros et 10 % d'entre eux plus de 1.500 euros, avait précisé le ministre dans un entretien au Monde.Pour Gérard Aschieri, " le gouvernement a fait beaucoup de concessions sur la garantie du pouvoir d'achat puisque le dispositif concernera à terme les trois fonctions publiques " et les agents non titulaires. De son côté, Jean-Marc Canon (CGT) estime que " ce n'est pas la panacée ", mais qu'il y a " une entrouverture ". S'il est favorable à la mise en place d'un tel dispositif pour la période écoulée, il souhaite qu'à l'avenir " on trouve des solutions pérennes ".Les chiffres clésEn 2004, le salaire moyen net mensuel (primes comprises) était de 2.108 euros dans la fonction publique d'État et de 1.578 euros dans la fonction publique territoriale, contre 1.849 euros dans le secteur privé.Une augmentation de 1 % du point d'indice représente plus de 1,5 milliard d'euros de budget pour couvrir les trois fonctions publiques, dont 800 millions pour la seule fonction publique d'État. Pour un fonctionnaire du bas de l'échelle (catégorie C), cela représente 14 euros supplémentaires par mois et pour un cadre de catégorie A 25 euros.Près d'un fonctionnaire sur deux (49,1 %) appartient à la catégorie C, 28,8 % à la catégorie A et 22 % à la catégorie intermédiaire B.Plus de 2 millions de pensions de retraite ont été versées en 2006. 71.300 départs à la retraite ont été enregistrés dans la fonction publique d'État en 2006.
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