Parité : les femmes toujours en retrait

Le projet de loi égalité hommes-femmes en préparation pour cette année ne sera pas superflu, pour peu qu'il n'en reste pas aux principes et aux bonnes intentions. Les déséquilibres, en effet, persistent, comme le constate l'Insee dans l'ouvrage " Femmes et hommes, regards sur la parité ", rendu public hier.Cette étude montre que globalement les filles démarrent mieux dans la vie, en obtenant de meilleurs résultats scolaires que les garçons et en faisant plus souvent des études supérieures : en 2005-2006, les taux de scolarisation constatés permettaient d'anticiper pour une fille entrant en maternelle 19,1 années de formation initiale, contre 18,6 années pour un garçon. En revanche, les filles ne s'orientent pas vers le même type d'études supérieures. Elles choisissent en premier lieu l'université après le lycée, alors qu'au sein des classes préparatoires aux grandes écoles, les hommes restent " assez nettement majoritaires ". La présence féminine s'affirme toutefois de plus en plus, et, si les garçons dominent dans les écoles d'ingénieurs, la situation est plus équilibrée dans les écoles de commerce.Malgré ces atouts, les femmes rencontrent toujours plus de difficultés que les hommes face à l'emploi. Certes, le taux d'activité moyen des femmes de 25 à 59 ans augmente régulièrement, étant passé de 60 % en 1975 à plus de 82 % en 2006, mais les femmes sont davantage touchées par le chômage et 30,9 % des salariées travaillent à temps partiel, contre seulement 6 % des hommes salariés.ECART SALARIAL DE 23 % A 27 %Par ailleurs, malgré des progrès constatés par l'Insee, les fonctions d'encadrement et de direction restent des prérogatives majoritairement masculines. En 2005, dans le privé, seul un poste d'encadrement sur quatre était occupé par une femme (soit une amélioration de 4 points en dix ans), alors que dans la fonction publique d'État seuls 16 % des emplois de dirigeants d'administrations et de juridictions étaient occupés par des femmes (contre 12 % en 2002).Enfin, les salaires horaires nets moyens des hommes restent largement supérieurs à ceux des femmes, et ce quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle. En 2005, pour les salariés à temps complet, l'écart salarial s'élevait à 23 %, et même à 27 % chez les cadres. Au total, pour les salariés du privé comme du public, les différences de caractéristiques (éducation, expérience, temps de travail...) expliquent environ 75 % des écarts de salaires, mais " l'écart résiduel reste inexpliqué ", constate l'Insee.Pour compléter ce tableau, l'étude souligne que les femmes sont en première ligne pour les tâches domestiques et familiales. Les mères dont le benjamin a moins de 3 ans voient ainsi leur taux d'activité chuter, passant à 60 % pour deux enfants, et à 37 % pour trois enfants ou plus.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.