Éric Besson compare la flexicurité en Europe

Une " mise à plat technique ". C'est l'objectif que s'est assigné Éric Besson, le secrétaire d'État chargé de la Prospective économique lorsque le Premier ministre lui a commandé un rapport sur la " Flexicurité en Europe ". Éric Besson prévient donc immédiatement : il ne livre avec ce rapport aucune recette pratique pour la France, mais plutôt des éléments de comparaison. La flexicurité - ou " flexsécurité " - est un concept qui tend à concilier " souplesse de l'appareil productif et sécurité des situations personnelles et des parcours professionnels ". Peu ou prou, tous les pays européens ont commencé à emprunter cette voie pour faire face à la mondialisation. Y compris en France, a souligné le secrétaire d'État, notamment depuis la signature le 11 janvier de l'accord sur la modernisation du marché du travail qui instaure par exemple une " rupture négociée " du contrat de travail.ELABORER DES PRINCIPES COMMUNSPour autant, comme remarque le rapport, " hormis peut-être dans le cas danois, dont le caractère transposable fait d'ailleurs débat, la flexicurité n'existe aujourd'hui nulle part en Europe comme système d'emploi et de relations professionnelles intégré ". C'est pour cette raison que l'Union européenne a lancé en juillet 2007 l'idée de bâtir des principes communs de flexicurité. L'ancien ministre du Travail, Gérard Larcher, sera au niveau français responsable de cette mission.Il n'existe donc ici ou là que " des fragments épars " de flexicurité. Le rapport s'est penché sur les dispositifs mis en place dans six pays (Allemagne, Danemark, Espagne, Italie, Royaume-Uni, Suède) et parfois aussi aux Pays-Bas et en Autriche. Il s'est intéressé à plusieurs thèmes. Les contrats de travail, d'abord. " Nos partenaires ont souvent su atténuer la segmentation du marché du travail entre les différents contrats (CDD, CDI, etc.). " À cet égard, les Pays-Bas et l'Espagne ont su instaurer une transformation non contentieuse des CDD en CDI, ce qui n'est pas le cas de la France. L'accompagnement des mutations économiques, ensuite. Le Danemark, la Suède ou, plus encore, l'Allemagne savent procéder par négociation collective aux réductions d'effectifs et aux dispositifs de reclassement. La France commence à s'y mettre avec les " accords de méthode " et la gestion prévisionnelle de l'emploi.Face aux mobilités, l'Autriche, l'Allemagne ou la Suède accompagnent les transitions directes d'un emploi à un autre grâce à l'usage de formules de " tiers employeurs ", agences de transitions, etc. En France, c'est encore balbutiant, via l'expérience menée sur sept sites du " contrat de transition professionnelle " que, à titre personnel, Éric Beson souhaiterait généraliser. Quant à la formation professionnelle, Danemark et Suède ont su intégrer le principe d'une " seconde chance " d'accès à la qualification. Ces mêmes pays ont su par ailleurs faciliter la mobilité géographique et surtout professionnelle, via différentes formules de congés plus longs et mieux rémunérés. Autant de points qu'Éric Besson voudrait voir mis sur la table en France.
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