La CGPME ne veut pas d'un big bang de la formation

La réforme de la formation professionnelle avance cahin-caha. Alors qu'une conférence sur le sujet se tiendra le 10 juillet (voir " La Tribune " du 25 juin), un groupe de travail quadripartite État-régions-syndicats-patronat, qui se réunit depuis la mi-avril sous la houlette de Pierre Ferracci, PDG du groupe Alpha, doit finaliser dans les tout prochains jours le document qui doit servir de base à la future réforme de la formation professionnelle. Un sujet ambitieux puisqu'il recouvre des dépenses qui se montaient à 26 milliards d'euros en 2005, dont 44 % effectuées par les entreprises et les ménages (11,5 milliards). En attendant, la CGPME, membre du groupe de travail, a fait part hier de sa réserve sur le " document Ferracci ".Pour elle c'est " un texte qui manque de souffle ". Elle s'inquiète notamment de propositions non discutées qui programment rapidement ou de façon échelonnée la disparition de la contribution obligatoire de 0,9 % des entreprises et donc du plan de formation. " Si on abandonne cette obligation, ce serait désastreux, car cela aboutirait à la disparition progressive de toute politique de formation professionnelle dans la majorité des PME ", a martelé hier Jean-François Roubaud, le président de la CGPME. L'organisation patronale souhaite également que les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) - ils sont aujourd'hui près d'une centaine - développent le conseil et l'assistance de proximité pour les entreprises, notamment les PME, en matière de gestion administrative et financière. Pour Jean-Michel Pottier, président de la commission formation professionnelle de la CGPME, " la redéfinition du rôle des OPCA est un élément important de la réforme ". Et pour faciliter des regroupements d'OPCA, préconisés dans de récents rapports, " le seuil qui nous paraît raisonnable se situe dans la fourchette des 50 millions d'euros de collecte, mais il faut aussi prendre en compte la notion de services et de territoire ".UN " PERFECTIONNEMENT"La CGPME souhaite par ailleurs poursuivre " la promotion du dispositif d'insertion et de réinsertion professionnelle, ce qui passe par le maintien et le développement des contrats en alternance ", a rappelé Jean-Michel Pottier. Aujourd'hui, la CGPME ne souhaite donc pas faire " table rase du passé sous peine de créer une situation désordonnée ". Selon elle, " c'est donc bien d'un perfectionnement et non d'un bouleversement du système actuel que devront discuter les partenaires sociaux ". Ceux-ci devraient en savoir plus, une fois la conférence passée, lorsqu'ils connaîtront la teneur de la lettre d'orientation que le gouvernement leur fera parvenir. Celle-ci devrait préciser le cadre de la négociation et le délai imparti pour parvenir à un accord.
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