Bercy veut équilibrer la Sécu en 1998

C'est désormais officiel : même si cet objectif ne figurait pas dans les lettres de cadrage budgétaires transmises aux ministres, le gouvernement veut réduire les déficits publics à 3 % du PIB en 1998. Il faudra que « le budget de 1998 soit dans les clous » de Maastricht, a déclaré hier Dominique Strauss-Kahn. L'objectif du gouvernement est notamment de rétablir l'équilibre des comptes sociaux l'an prochain, a indiqué mercredi le ministre de l'Economie aux députés membres de la commission des Finances de l'Assemblée. Selon le compte rendu officiel de l'audition du ministre, « DSK » « a fait valoir que ce redressement était indispensable pour garantir l'avenir de la Sécurité sociale face aux attaques et aux mises en cause dont elle est l'objet ». Equilibrer le régime général de la Sécurité sociale dès l'an prochain ? L'objectif paraît très ambitieux. Les premières évaluations officieuses des experts tablent sur un déficit de 27 ou 28 milliards de francs l'an prochain, sur la base de dépenses maîtrisées, contre un peu moins de 40 milliards cette année. Passer de 28 milliards à zéro supposerait un effort exceptionnel. Certes, la croissance devrait s'accélérer l'an prochain - le gouvernement va tenter d'y contribuer - s'accompagnant d'une progression plus rapide de la masse salariale, gage de rentrées de cotisations sociales accrues. Mais cela ne suffira sans doute pas. La mise sous conditions de ressources devrait réduire le déficit de la branche famille de quelques milliards. D'autres économies sont-elles envisageables ? Difficile, politiquement, de réduire encore les prestations sociales versées aux ménages. Pour l'année 1997, Dominique Strauss-Kahn a précisé que les recettes de la Sécurité sociale risquaient d'être inférieures de 6 à 7 milliards par rapport aux prévisions. D'où un déficit prévisionnel d'au moins 36 milliards. Certaines dépenses on pu en outre légèrement déraper. Le ministre a aussi insisté sur la disparition de l'excédent prévisionnel de l'Unedic, redistribué sous forme de baisse de cotisations. Concernant le budget de l'Etat, le ministre des Finances confirme l'optimisme « excessif » des prévisions du gouvernement Juppé, d'où un manque à gagner important. Enfin, un « certain nombre de dépenses paraissent sous-évaluées ou insuffisamment provisionnées, sous réserve des résultats de l'audit en cours », affirme le ministre, selon le compte rendu de la commission des Finances. Voilà pourquoi le chiffre de 3,4 % de déficits publics avancé par l'ancien rapporteur général du Budget, le RPR Philippe Auberger, paraît bien optimiste aux yeux de « DSK ». I. B.
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