En dépit d'un environnement économique plus favorable, le chômage devrait continuer d'augmenter d'ici à la fin de l'année et ne baissera que faiblement en 1998, selon les dernières prévisions de l'Unedic présentées hier. Le régime d'assurance chômage table sur une augmentation sensible de l'emploi, avec 180.000 salariés supplémentaires sur l'année 1997 et 210.000 en 1998. Mais compte tenu de la progression toujours sensible de la population active, les créations d'emplois ne permettront pas un recul important du chômage. Sur l'année 1997, l'Unedic prévoit une hausse de 15.000 demandeurs d'emploi de catégorie 1, indicateur qui constitue le baromètre officiel du chômage, et de 95.000 selon l'ancienne statistique, qui intègre les chômeurs exerçant une activité réduite de plus de 78 heures dans le mois (catégorie 1 + 6). Pour 1998, les experts s'attendent à une baisse de 60.000 chômeurs pour la catégorie 1 et une stabilisation pour la catégorie 1 + 6. Ces prévisions ne prennent pas en compte les modifications de politique économique qui pourraient être mises en oeuvre par la nouvelle majorité. Coût. L'Unedic devrait dégager des excédents en légère baisse par rapport aux prévisions établies en février dernier, à cause notamment du succès de l'Arpe (allocation de remplacement pour l'emploi). Ce système permet aux salariés ayant cotisé 40 ans au régime vieillesse de partir en préretraite à 57 ans et demi,en percevant de l'Unedic 65 % de leur salaire jusqu'à 60 ans, à condition que l'entreprise embauche un nouveau salarié en contrepartie. Le coût du dispositif serait plus élevé que prévu, car « l'attrait de l'Arpe s'est développé, le taux d'adhésion augmente et les salaires concernés ont tendance à être plus élevés, la part des cadres progressant », note le régime. Ce léger dérapage ne peut qu'inciter les gestionnaires du régime d'assurance chômage à répondre avec la plus grande prudence à la demande exprimée par Lionel Jospin, dans sa déclaration de politique générale, de négocier la généralisation du dispositif de l'Arpe à tous les salariés et chômeurs ayant cotisé 40 ans. Le patronat compte combattre résolument cette mesure. Le régime prévoit un excédent limité à 1 milliard de francs en 1997, contre une prévision de 3 milliards en février et à 250 millions en 1998. Revalorisation. Le conseil d'administration de l'Unedic a décidé hier de revaloriser les allocations chômage de 2,2 % au 1er juillet 1997, ce qui correspond à une hausse de 1,4 % du pouvoir d'achat, compte tenu d'une inflation à 0,8 %, comme l'a précisé Nicole Notat, présidente du régime d'assurance chômage et secrétaire générale de la CFDT. D. G.

latribune.fr

26 Sept 2008, 1:45

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