Croissance 1996 : le pessimisme gagne du terrain

Jean Arthuis a confirmé à nouveau mercredi la perspective d'une révision de ses prévisions de croissance pour 1996 (cf. La Tribune du 20 décembre). Les économistes n'attendent pas, qui, les uns après les autres, revoient à la baisse leurs propres estimations. Derniers en date, la Caisse des dépôts et consignations qui table désormais sur une croissance du PIB de 1,7 % seulement cette année, mais aussi le Crédit Lyonnais qui n'attend plus qu'une expansion de 1,5 % ou encore Rexecode (1,8 %). La moyenne des prévisions (le « consensus ») tombe à 1,8 %. Au coeur de ces révisions en cascade, la consommation des Français qui ne progresserait que très faiblement cette année. Alourdisement de la fiscalité, hausse du chômage, ralentissement des augmentations de salaires. Le pouvoir d'achat des Français, après avoir connu une progression sensible en 1995, ralentira franchement cette année. Et les ménages, inquiétés par la remontée du chômage et la perspectives de nouveau prélèvement, hésiteront à réduire leur épargne de précaution. Résultat, la consommation ne progresserait que de 0,9 % en 1996, selon Morgan Stanley, de 1 % selon le Crédit Lyonnais (le gouvernement table sur + 2,3 %). Les économies européennes essoufflées L'économie française pâtira également d'un environnement extérieur moins favorable. Le ralentissement de l'activité n'est en effet pas spécifiquement français. La plupart des économies européennes, l'Allemagne en premier lieu, sont frappées de langueur. L'assouplissement des politiques monétaires un peu partout dans le monde devrait néanmoins donner un coup de fouet général aux économies courant 1996. Résultat, après un mauvais départ, l'année s'achèverait sur une accélération sensible de l'activité. Mais quand ? De la période du redémarrage, dépend la croissance 1996. Quant au gouvernement, il devrait réviser de 2,8 à environ 2 % sa prévision de croissance pour 1996. Rester franchement au-dessus de ces 2 % nuirait à la crédibilité de cette nouvelle hypothèse, qui serait jugée bien trop optimiste, affirme un expert. En revanche, aller bien en dessous des 2 % imposerait, à terme, une lourde révision des recettes et dépenses prévues pour l'Etat comme pour la Sécurité sociale. Selon Patrick Artus, responsable des études économiques à la Caisse des dépôts, une croissance limitée à 1,7 % serait synonyme de 40 milliards de déficit public supplémentaire (13 milliards pour l'Etat, 26 milliards pour la Sécurité sociale). Même si la révision de l'hypothèse officielle de croissance ne sera probablement pas accompagnée, dans l'immédiat, d'un exercice lourd de refonte de l'équilibre budgétaire, l'annonce par Jean Arthuis d'une très faible croissance relancerait les supputations sur un déra
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.