11.988 francs de dépenses de santé par habitant en 1995

Les Français ont dépensé l'année dernière 11.988 francs par personne pour se soigner. La dépense médicale, dont la croissance marquait une décélération de la croissance depuis 1989, est repartie à la hausse en 1995. La facture globale s'est alourdie de 4,6 %, contre + 3 % en 1994. Les comptes nationaux de la santé, publiés hier, confirment donc ce que la dégradation des finances de la Sécu l'année dernière avait déjà montré : la consommation médicale reprend et on ne voit pas d'amélioration pour 1996. Si l'on considère la dépense courante de santé (comprenant, outre la consommation médicale, les moyens consacrés à la recherche, l'administration sanitaire et les indemnités journalières), la part dans le produit intérieur brut atteint 9,7 %. La France conserve ainsi sa « première » position en Europe, ex-aequo avec l'Autriche, juste devant l'Allemagne (9,5 %)... La reprise de l'année dernière est imputable, selon la commission, aux hôpitaux, aux médecins et au triplement du taux de progression des médicaments. Pour ces derniers, le rapport met le doigt sur les mauvais résultats des accords-cadres passé entre l'Etat et l'industrie pharmaceutique (voir ci-contre). Les médecins ont de leur côté bénéficié d'une forte réévaluation de leurs honoraires l'année dernière, « nettement plus forte que les années précédentes ». Ils n'ont pas réduit pour autant le nombre de consultations. L'activité des médecins libéraux a ainsi été en forte hausse, grimpant de 5,2 % en valeur (contre 2,1 % en 1994). La progression des soins hospitaliers est surtout le fait du secteur public (5,5 %). En revanche le privé s'est caractérisé par une croissance nettement moins importante des soins. Pour l'hôpital dans son ensemble, 1995 tranche sur les années précédentes : depuis le début des années 80, la croissance du coût des soins hospitaliers s'était fortement ralentie. Ce sont les dépenses de personnel qui ont pesé, du fait de décisions, d'ailleurs, qui ne relèvent pas des hôpitaux eux-mêmes mais du ministère de la Fonction publique... En effet le point d'indice de la fonction publique a marqué une progression de 2,5 %. Quant à l'augmentation de 3,8 points au 1er janvier du taux de cotisation de la caisse de retraite des agents territoriaux (CNRACL), son incidence sur les budgets hospitaliers a été de l'ordre de 1 point. Le Français trouvera cependant un motif de consolation dans la légère augmentation (+ 0,4 point) de la part des dépenses prise en charge par la Sécurité sociale, alors que celle payée par les ménages est en diminution. C'est nouveau : depuis 1980, la charge financière laissée aux assurances et mutuelles complémentaires et aux ménages ne cessait de s'accroître. La Sécu couvre aujourd'hui 73,9 % des soins de santé. En 1995, note ainsi la commission, les ménages ont consommé moins de médicaments non remboursables. Signe, soit des difficultés économiques auxquelles ils sont confrontées, soit de comportements plus attentifs au degré de remboursement des biens médicaux... I. de G.
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