A la veille du séminaire de la Commission, ce jeudi à Bruxelles, sur l'Agenda 2000, communication appelée à rassembler ses « avis » sur les futurs élargissements de l'Union à l'Est et ses propositions d'aménagement des politiques structurelles et agricoles européennes, Luc Guyau, président du comité des syndicats agricoles des Quinze, et le Centre national des jeunes agriculteurs (CNJA) ont contesté les orientations de la réforme de l'Europe verte qui devrait intervenir en 2000. Celle-ci ne sera arrêtée que le 16 juillet mais, à ce stade, elle paraissait pourtant plutôt favorable à l'agriculture française. Pour les céréales, il est envisagé une baisse de 20 % des prix, mais compensée à 50 % selon une modulation laissée à l'appréciation de chaque pays. La culture des oléagineux, plafonnée à Blair House, serait libérée. Dans le secteur bovin, les prix seraient réduits de 30 % en trois ans avec une compensation de 80 %. Le Centre national des jeunes agriculteurs estime que la réforme prévue de la Politique agricole commune (PAC) comporte « des incohérences majeures », ajoutant que Bruxelles « une fois encore s'isole dans sa réflexion et parachute des propositions sans concertation avec la profession ». Le CNJA « appelle donc à une concertation rapide au sein des organisations professionnelles agricoles et avec les pouvoirs publics afin de finaliser un projet français pour l'Europe ». La Confédération paysanne pour sa part évoque « la programmation d'un licenciement massif de paysans » au travers d'un projet « fait d'une nouvelle baisse des prix et des compensations accrues et qui vise à ne répondre qu'à une logique purement budgétaire, entérinant le retrait de l'intervention publique dans la régulation des marchés agricoles ». La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) s'est déclarée pour sa part « consternée » par la prochaine réforme. n

latribune.fr

26 Sept 2008, 1:47

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