Sondage + Les Français redoutent la mondialisation

Les Français regardent d'un oeil critique l'évolution de la situation sociale. Uneforte majorité d'entre eux (73 %) craignent une remise en cause des acquis sociaux sous la pression de la mondialisation, selon une enquête réalisée par le Crédoc pour le trentième anniversaire de l'Association des journalistes de l'information sociale. La retraite par répartition et la Sécurité sociale, qui leur semblent très menacés, figurent en tête des acquis à « préserver à tout prix ». Sécurité de l'emploi, droit du travail, assurance chômage, santé ou allocations familiales arrivent loin derrière. « Résolument modernes ». Les effets de la mondialisation sur la société partagent les Français. Pour un peu moins de la moitié d'entre eux (42 %), c'est « un facteur de croissance économique ». En même temps, une majorité pense qu'elle « accroîtra l'influence des marchés financiers » qui, pour 88 % des sondés, « mènent le monde ». 60 % d'entre eux estiment que la situation sociale s'est « plutôt détériorée » ces trente dernières années, à commencer par le creusement des inégalités. Jacques Chirac, qui fustigeait l'an passé le « conservatisme » des Français, apprendra qu'une majorité d'entre eux (55 %) considèrent pourtant que « l'on ne pourra pas moderniser la société sans remettre en cause les acquis sociaux ». Ce qui fait dire à Robert Rochefort, le directeur du Credoc, que les Français sont « résolument modernes » face à l'avenir et « prêts à accepter de façon raisonnée que certains acquis sociaux ne sont pas immuables ». Les Français se montrent attachés aux mécanismes de solidarité : pour plus de deux sondés sur trois, la création du RMI a eu un impact positif. Mais la principale préoccupation reste la lutte contre le chômage, même s'ils semblent résignés : 6 sondés sur 10 estiment qu'il sera « impossible » de revenir au plein-emploi, et un peu plus de 1 sur 2 pense que le chômage augmentera dans les années à venir. Sur les solutions à mettre en oeuvre, les Français sont partagés. S'ils sont 39 % à penser que « flexibilité » rime avec « moins de chômage », 36,7 % d'entre eux jugent que plus de flexibilité n'améliorerait pas le marché de l'emploi. En outre ils ne font gère confiance aux acteurs habituels de la société pour résoudre leurs difficultés. Ils sont à peine plus de 40 % à accorder leur crédit aux syndicats, aux entreprises, à l'Europe ou au gouvernement pour apporter une solution. La construction européenne, ce n'est pas une surprise, continue de les diviser. Elle n'a eu un « impact positif » sur l'évolution de la société que pour 47 % d'entre eux. En revanche les structures de proximité, élus locaux et associations, bénéficient d'une forte cote de confiance. Nicolas Prissette
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