Le gouvernement cherche à apaiser la grogne des médecins

Curieusement absents des conflits en décembre, les syndicats de médecins finissent par mobiliser leurs troupes. Et le gouvernement cherche à désamorcer au plus vite la contestation du plan Sécu qui monte au sein de professions médicales. Face aux demandes pressantes des responsables du syndicat de médecins généralistes MG France d'ouvrir une « réelle négociation sur l'application du plan Sécu », qui fait suite à la « déclaration de guerre » des médecins spécialistes, les ministres font preuve d'ouverture. Le ministre du Travail, Jacques Barrot, et le secrétaire d'Etat à la Sécurité sociale, Hervé Gaymard, vont recevoir les syndicats de médecins libéraux à partir d'aujourd'hui, a annoncé le ministère du Travail dans un communiqué. La Fédération française des médecins généralistes (MG France) sera reçue cet après-midi, suivie demain mardi par la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). Unanimes à dénoncer une absence de concertation Si les syndicats de médecins apparaissent divisés sur l'appréciation de la réforme, ils sont unanimes à dénoncer une absence de concertation. Ils s'élèvent en particulier contre un décret publié le 31 décembre qui augmente pour 1996 les charges sociales de médecins conventionnés. Le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le docteur Claude Maffioli, a déclaré « une guerre de longue haleine » au gouvernement en estimant les médecins « totalement humiliés » par les mesures prévues dans la réforme. « Aujourd'hui, ne nous trompons pas d'adversaire. L'adversaire est le gouvernement, ce ne sont pas les caisses d'assurance maladie », a-t-il déclaré. Quant au docteur Richard Bouton (MG-France), il a écrit au Premier ministre en soulignant que « 120.000 médecins libéraux effectuent quotidiennement deux millions de consultations ». « Pensez-vous pouvoir mettre en oeuvre votre réforme de la Sécurité sociale sans leur avis ni leur participation », s'interroge-t-il. C'est dans ce contexte qu'on a appris vendredi que les dépenses d'assurance maladie semblent ralentir leur progression. Confirmant une tendance déjà perceptible en octobre. La hausse est limitée à 0,3 %, soit le même taux que le mois précédent. Mais ces statistiques doivent être interprétées avec prudence. Ce taux mensuel porte à + 5,6 % la hausse enregistrée depuis le début de l'année et à 6,2 % sur les douze derniers mois. C'est donc beaucoup plus que ce qui était initialement prévu (3 %). En fait, cette progression « relativement modérée », observée pour le deuxième mois consécutif, reflète surtout le moindre accroissement des versements aux hôpitaux (+ 0,4 %, contre + 0,6 % en octobre). Par contre, les dépenses d'honoraires médicaux et de prescriptions recommencent à croître de nouveau, après la pause du mois dernier. Ainsi, les remboursements des honoraires des médecins, parfaitement stables en octobre, ont enregistré une hausse de 0,4 %, alors que les prescriptions, elles, ont augmenté de 0,3 % (contre + 0,1 % en octobre). Parmi les prescriptions, le poste médicaments progresse le plus (+ 0,2 %, contre - 0,1 %), alors que les actes d'auxiliaires médicaux ralentissent (+ 0,3 %, contre + 0,6 %), et que les actes de biologie se stabilisent (0 %, contre - 0,2 %).
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