Marc Vilbenoit reconduit à la tête de la CGC

Je ne suis ni un gourou ni un membre de la jet society. Le Who's who, je m'en fou ! », dira Marc Vilbenoit à ceux des délégués CGC qui lui ont publiquement reproché de manquer de punch, à l'occasion du 30e Congrès de la CGC, à Deauville. La démonstration aurait-elle payé ? Dès lors qu'il eut changé de ton et musclé son propos, Marc Vilbenoit fut reconduit vendredi au poste de président de la CGC... Comme si l'un n'avait pu aller sans l'autre. La réalité est cependant différente, car Marc Vilbenoit, qui affrontait, comme en 1993, Jean-Pierre Chaffin, président de la Fédération de la métallurgie, ne doit sa victoire qu'au désistement de Chantal Cumunel, secrétaire générale de la CGC, candidate pour la première fois à la présidence de la confédération. Avant même que les six cents délégués ne se réunissent à Deauville, Jean- Pierre Chaffin faisait en effet figure de favori. Selon ses partisans, il pouvait être assuré du soutien d'au moins cinq fédérations, dont la sienne qui représente 22,5 % des effectifs de la confédération. Le premier tour de l'élection confirmait d'ailleurs l'avance de Jean-Pierre Chaffin, en tête avec 43,3 % des suffrages devant Marc Vilbenoit (32,2 %) et Chantal Cumunel (24,5 %). Un coup de théâtre orchestré Après un léger flottement - et une suspension de séance de cinq minutes -, Chantal Cumunel est montée à la tribune pour annoncer son désistement. « Merci, de préparer l'avenir de la confédération par un vote en faveur de Marc Vilbenoit», dira-t-elle émue, même si ce qui donnait l'air d'un coup de théâtre avait été en fait négocié par avance entre les deux candidats. « Je voulais tout, sauf Chaffin », avouera pas la suite Chantal Cumunel. Résultat : Marc Vilbenoit l'a emporté au second tour avec 52,5 % des voix, soit vingt-sept voix de plus que Jean-Pierre Chaffin (47,5 %). Quant au secrétariat général, il est revenu à Jean-Claude Cambus, président de la Fédération gaz électricité, seul candidat à ce poste. Finalement, les délégués CGC ont fait preuve d'une discipline presque inattendue, le report des voix de Chantal Cumunel sur la candidature de Marc Vilbenoit s'étant effectué de façon exemplaire. Seuls six abstentions ou votes nuls, sur cinq cent trente-neuf votants, ont été comptabilisés au second tour. L'échec de Jean-Pierre Chaffin - candidat ouvertement soutenu par l'ancien président de la CGC, Paul Marchelli, issu comme lui de la métallurgie - traduit néanmoins la division qui existe aujourd'hui au sein de la confédération. Car, manifestement, le vote des militants a d'avantage l'allure d'une sanction contre l'omniprésente Fédération de la métallurgie, qu'un plébiscite en faveur de Marc Vilbenoit. PERRINE CHERCHEVE
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