RFA : le mark fort ne nuit pas aux exportations

La vigueur du mark ne perturbe décidément pas le commerce extérieur allemand, ainsi qu'en attestent les dernières statistiques fédérales publiées hier. Bonn a en effet enregistré un excédent commercial de 8,5 milliards de marks en octobre, après 8,1 milliards en septembre et 6,5 milliards en octobre 1994. Des chiffres qui viennent apporter une lueur d'espoir dans le climat économique plutôt morose qui règne outre-Rhin et qui confirment que les exportations allemandes restent le principal moteur de l'activité. Ces dernières ont atteint 65,6 milliards de marks, en hausse de 10,6 % par rapport à octobre 1994. De leur côté, les importations se sont élevées à 57,1 milliards de marks, en progression de 8,1 % sur un an. Sur les dix premiers mois de 1995, l'excédent commercial allemand a ainsi atteint 76,1 milliards de marks, contre 61,5 milliards entre janvier et octobre 1994 : les exportations se sont appréciées de 6,2 % par rapport à la même période de 1994, contre une progression de 4 % pour les importations. L'année 1995 dans son ensemble devrait donc être un bon cru pour le commerce extérieur allemand, ces résultats venant contredire les sombres prédictions de l'été 1995, époque à laquelle on craignait un ralentissement des exportations non seulement à cause du mark fort, mais encore en raison de l'accroissement des coûts de production consécutif aux généreux accords salariaux consentis au début de l'année. Pourtant, si les données en valeur publiées hier par l'Office de statistiques de Wiesbaden comportent un effet prix certain, l'évolution en volume des exportations est nettement moins importante. Selon le dernier rapport des cinq sages chargés de conseiller le gouvernement allemand, leur hausse devrait rester en dessous de la barre des 3 %, en fort recul par rapport à 1994, année où les exportations avaient progressé de 7,5 %. « Selon nos estimations, la demande adressée à l'Allemagne a crû de 8 % en 1995, l'évolution de ses exportations indique donc que Bonn perd des parts de marché », note Loïc Cadiou, de la Banque Indosuez. Les responsables politiques et économiques n'ont pourtant pas ménagé leurs efforts ces derniers temps pour trouver de nouveaux débouchés aux produits allemands, ainsi qu'en témoignent les visites à répétition du chancelier Kohl, accompagné de nombreux chefs d'entreprise, en Asie et singulièrement en Chine (deux voyages en deux ans depuis novembre 1993). Jusqu'à maintenant, la ventilation des exportations n'est guère affectée par l'activisme commercial de Bonn dans la zone Asie-Pacifique. Alors que, contre toute attente, le commerce entre la France et l'Allemagne, depuis longtemps premiers partenaires commerciaux, s'est encore accru pour bondir de 16 % en un an. A.B.
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